Les cours du pétrole ont terminé en nette hausse jeudi à New York, soutenus par les nouvelles annonces de la Réserve fédérale des Etats-Unis visant à soutenir l'économie et par les inquiétudes sur des violences contre les ambassades américaines au Moyen-Orient.
Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre a gagné 1,30 dollar 98,31 à dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), atteignant un plus haut depuis le 4 mai quand il avait clôturé à 98,49 dollars.
Les mesures proposées par la banque centrale américaine font grimper les prix car «cette nouvelle opération d'assouplissement monétaire va probablement conduire à un dollar plus faible», a souligné James Williams, de WTRG Economics. Or un affaiblissement du billet vert rend plus attractifs les achats de brut libellés en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises.
La Fed a en effet indiqué qu'elle allait racheter à partir de vendredi de nouveaux titres adossés à des créances immobilières émis par les organismes de refinancement hypothécaires parapublics (Fannie Mae, Freddie Mac) à raison de 40 milliards de dollars par mois, et ce tant que «la perspective du marché du travail ne (s'améliorera) pas nettement».
L'institution promet également de maintenir son taux directeur, quasi nul depuis plus de trois ans et demi, à un niveau «exceptionnellement bas» jusque mi-2015 au moins si nécessaire.
Les cours du brut étaient aussi soutenus par les attaques contre plusieurs ambassades américaines au Moyen-Orient, qui «nourrissent les inquiétudes des courtiers» au sujet de cette région, a noté M. Williams.
Des centaines de personnes ont manifesté mercredi dans plusieurs pays arabes contre un film jugé insultant envers l'islam, qui avait provoqué la veille une attaque contre le consulat des Etats-Unis en Libye dans laquelle l'ambassadeur et trois autres Américains ont péri.
Et les protestations ont pris une tournure violente jeudi avec la mort à Sanaa d'un manifestant dans une attaque contre l'ambassade des Etats-Unis au Yémen et la poursuite des heurts entre manifestants et forces de l'ordre devant celle du Caire.
Ces violences «justifient une prime de risque sur les prix du brut», ont souligné les analystes de Commerzbank.
L'attaque en Libye en particulier «conduit à se demander s'il y a en Libye un gouvernement réel, capable d'assurer la sécurité», a remarqué M. Williams.