La Banque Nationale et la Banque RBC ont tempéré les craintes d’une saison morne pour les résultats bancaires du premier trimestre soulevées par les résultats décevants de la BMO. La première et la sixième banque du pays ont toutes deux dépassé les attentes des analystes.
Banque Nationale
Au premier trimestre terminé le 31 janvier, la Nationale a dévoilé mercredi un bénéfice par action de 1,14$, excluant certains items. C’est une progression de 4,5% par rapport à la même période l’an dernier. Les analystes interrogés par Bloomberg anticipaient un bénéfice par action de 1,12$.
« Les bons résultats du premier trimestre de 2015 reflètent la croissance soutenue de nos trois principaux secteurs d'activités ainsi que la qualité de notre portefeuille de crédit. Le secteur des Marchés financiers s'est particulièrement distingué grâce à ses activités de négociation et ses services bancaires », a déclaré Louis Vachon, président et chef de la direction de l’institution financière montréalaise.
Même si la Nationale échappe aux risques économiques ce trimestre, M. Vachon a reconnu que l’environnement d’affaires était difficile. « Face à la baisse des cours du pétrole et des taux d'intérêt des derniers mois, nous continuons de gérer prudemment nos activités tout en demeurant à l'affût d'opportunités. »
Les revenus, pour leur part, sont en hausse de 3% à 1,4 G$. Le rendement des capitaux propres diminue passant de 19,8% à 17,8%.
Les marges du secteur particuliers et entreprises s’établissent à 2,2% par rapport à 2,25% à la même période l’an dernier.
Les trois principales divisions de la banque connaissent une progression. La division Marchés financiers enregistre la plus forte croissance, soit 23%. Le bénéfice net s'établit ainsi à 145 M$.
Banque RBC
La Banque Royale a, elle aussi, fait mentir le pronostic de la BMO. La première banque du pays a affiché un bénéfice record, toujours au premier trimestre terminé le 31 janvier. La RBC a haussé son dividende trimestriel de 3%, ou 0,02$, à 0,77$ par action.
Excluant certains items, le bénéfice par action est de 1,65$, en hausse de 19%. Les analystes interrogés par Bloomberg anticipaient un bénéfice par action de 1,58$. Le résultat ajusté exclut certains éléments, dont la perte de 60M$ liée à la vente des activités de RBC en Jamaïque.
«Nous sommes convaincus que notre modèle d'affaires diversifié, conjugué à nos solides capacités en matière de gestion des risques et des coûts, nous permet de bénéficier d'une position favorable pour naviguer dans un environnement macroéconomique difficile au Canada et pour continuer à tirer parti des occasions découlant d'un contexte évolutif», commente David McKay, président et chef de la direction de RBC, dans un communiqué.
Lisez notre premier texte Banque Royale: le bénéfice surpasse les prévisions, le dividende bonifié
Le bénéfice net, pour sa part, augmente de 17% à 2,46 G$. Le rendement sur les capitaux propres passe de 18,1% à 19,3%. La marge nette d’intérêt s’est réduite, passant de 2,79% à 2,73%. La banque a vu toutes ses activités croître, excepté Gestion de patrimoine qui décline de 2%.
Faire mentir la BMO
Les résultats de la Royale et de la Nationale font ainsi mentir le premier aperçu de la saison livré par la BMO hier. La Banque de Montréal (Tor., BMO) avait manqué les attentes des analystes. Elle avait dévoilé un bénéfice de 1,53$ par action, excluant certains items. C’est un recul de 5%. Les analystes interrogés par Bloomberg espéraient un bénéfice net par action de 1,63$.
La direction avait pointé du doigt la dépréciation du dollar canadien et du pétrole ainsi que la baisse des taux d’intérêt, qui donnait lieu à un contexte économique incertain.
La Banque TD et la Banque Laurentienne doivent publier leurs résultats jeudi.
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