Maintenant que Vêtements de sport Gildan est libre de dettes, le fabricant de t-shirts et de chaussettes est mûr pour une autre acquisition.
Son dernier achat, celui d’Anvil Holdings date de 2012 après tout, note Chase Bethel, analyste chez Marchés des capitaux Desjardins.
Après avoir décortiqué les critères d’acquisitions de l’entreprise, M. Bethel croit que Gildan (Tor., GIL) vise un achat en Amérique du Nord où elle peut mieux exploiter la grande force de son infrastructure de fabrication et de vente.
Gildan se dit le plus à l’aise avec une transaction qui se situe entre celle d’Anvil en 2012 (pour 85 millions de dollars américains) et celle de Golden Toe Moretz Holding (350 M$ US en 2011).
Avec Anvil, Gildan a percé le marché des vêtements de détente et athlétiques. Golden Toe lui a ouvert le monde des chaussetttes.
L’entreprise fondée et dirigée par Glenn Chamandy pourrait toutefois étirer son élastique pour une occasion attrayante de plus grande envergure, croit M. Bethel, qui s’attend toutefois à que ce la société reste aussi disciplinée que par le passé.
Avec 97 M$ US de liquidités à son bilan et l’accès à un financement bancaire de 800 M$ US, Gildan a les moyens de ses ambitions.
Gildan pourrait payer jusqu’à neuf mois le bénéfice d’exploitation pour une cible d’achat et la rentabiliser, fait valoir l’analyste.
M. Bethel précise d’ailleurs que qu’Anvil devrait générer en profits ce que Gildan a payé pour l’entreprise, il y a deux ans, une fois que Gildan aura tiré le maximum de cette marque.
Chercher la femme
Chercher la femme
M. Bethel avance que l’achat d’une marque de sous-vêtements pour femmes, bien établie dans les grands magasins, serait la plus complémentaire pour Gildan.
Un tel achat grossirait le calibre de sa division de vêtements de marque tout en augmentant l’espace d’étalage dont bénéficie déjà Gildan chez les détaillants de masse.
M. Bethel cite les marques Anita et Spanx comme des marques intéressantes, bien que Spanx ait une valeur bien supérieure aux objectifs de Gildan.
La marque Jockey International serait complémentaire en terme de distribution puisque ses sous-vêtements se retrouvent chez Target et d’autres magasins de masse.
« Étant donné le rôle important de la femme dans les décisions d’achat des ménages, l’achat d’un fournisseur pour femmes aurait des bénéfices tangibles et intangibles pour l’entreprise », croit aussi M. Bethel.
Les vêtements de travail
Les vêtements de travail
L’analyste n’exclut pas la possibilité de l’achat d’une marque de vêtements de travail, étant donné que plusieurs de ses t-shirts et chandails sont déjà utilisés comme uniformes de travail. Williamson-Dickie Manufacturing (Dickies), VF Imagewear et Carhartt, sont des chefs de file de ce segment.
Gildan pourrait aussi considérer l’achat de plus petits fabricants de vêtements de travail qu’elle pourrait ensuite transformer en chef de file grâce à son réseau de fabrication et de vente, croit aussi M. Bethel.
Après la mise en service de son énorme usine au Costa Rica en 2016-2017, Gildan pourrait envisager des acquisitions outre-mer.
Avec un accès double aux océans de l’Atlantique et du Pacifique, la nouvelle usine de Guanacaste sera en effet une véritable plaque tournante, vers l’Asie notamment.
Cette nouvelle usine aura la capacité de fabriquer 350 millions de chandails par année et emploiera ultimement 1 200 personnes.
M. Bethel renouvelle sa recommande d’achat pour Gildan qu’il voit s’apprécier de 25 %, à 75 $, d’ici un an.
L'action de Gildan a explosé de 53 % depuis un an et se négocie tout près du sommet historique de 61,50 $, atteint le 5 mai dernier.