Que faire avec les titres d’Uni-Sélect, Enghouse et General Electric. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Uni-Sélect (UNS, 31,21$): l’achat britannique est plus intéressant qu'à première vue
L’achat de la Britannique Parts Alliance est plus intéressant pour le grossiste de pièces d’autos Uni-Sélect qu’à première vue, estime Jonathan Lamers, de BMO Marchés des capitaux, qui revient sur cette acquisition de 265 millions de dollars américains.
L’achat donnera à la société de Boucherville une véritable troisième jambe pour croître après celles de la peinture automobile et industrielle aux États-Unis et des pièces de rechange automobile au Canada.
Ce troisième axe est important puisqu’Uni-Sélect se serait éventuellement buté à un plafond naturel au Canada et aux États-Unis, en raison de ses parts de marché dominantes, explique l’analyste.
De plus, Parts Alliance semble particulièrement bien placée pour consolider son marché en Grande-Bretagne en acquérant des fournisseurs de pièces automobiles à un multiple inférieur à celui auquel se négocie l’action d’Uni-Sélect.
M. Lamers est heureux que les dirigeants compétents de Parts Alliance restent en place pour mener cette consolidation. L’implantation du catalogue numérique Allicat de Parts Alliance et d’autres avantages concurrentiels, doublent ou même triplent la croissance des ventes des distributeurs acquis.
M. Lamers évalue que Parts Alliance ajoutera 0,13$US par action au bénéfice annuel d’Uni-Sélect, surtout grâce au levier que procure la dette contractée à bon compte pour financer l’achat. Il augmente son cours cible de 34 à 35$ et maintient sa recommandation neutre.
Enghouse Systems (ENGH, 52,89 $): la croissance ralentit, mais le potentiel d’acquisitions est intact
Enghouse Systems (ENGH, 52,89 $): la croissance ralentit, mais le potentiel d’acquisitions est intact
Paul Steep, de Banque Scotia, reste fidèle au fournisseur de logiciels spécialisés Enghouse Systems malgré un deuxième trimestre nettement sous les attentes.
Les revenus (79,5M$), le bénéfice d’exploitation (20,4M$) et le bénéfice par action (0,33$) ont raté ses prévisions de 4%, de 12% et de 24% respectivement en raison de l’impact des changes et du déclin des revenus dans les logiciels pour les centres d’appel.
L’analyste s’attend à ce que la croissance reprenne de l’élan plus tard en 2017 grâce aux acquisitions et à l’effet plus modéré du taux de change.
L’acquéreur en série devrait aussi compléter comme prévu deux autres acquisitions en 2017, ce qui porterait à 43 millions de dollars ses achats annuels.
M. Steep réduit tout de même ses attentes pour 2017 et pour 2018 en raison de la concurrence féroce de la part de rivaux des logiciels de centres d’appel qui offrent leurs services infonuagiques au rabais pour rafler des parts de marché.
M. Steep reste patient parce que Enghouse a un modèle d’affaires bien rodé et dégage des flux de trésorerie solides d’environ 80 millions de dollars par année. La société a aussi terminé le deuxième trimestre avec une encaisse de 85M$.
De plus, le pipeline d’acquisitions dans le domaine des logiciels de gestion pour les fournisseurs de télécommunications et de services publics et pour les transporteurs reste solide.
M. Steep continue de recommander l’achat du titre même si son cours cible de 63$ est porteur d’un gain de 15,7%.
General Electric (GE, 27,94$US): le nouveau PDG pourrait extirper la société du banc de punition
General Electric (GE, 27,94$US): le nouveau PDG pourrait extirper la société du banc de punition
Les attentes suscitées par la nomination précoce d’un nouveau PDG chez General Electric devraient soutenir le récent redressement timide du titre en Bourse, même si John Flannery est promu de l’interne.
Le géant industriel, ouvertement critiqué par l’investisseur activiste Nelson Peltz, a besoin d’un nouveau coup de barre compte tenu de la performance désastreuse du titre depuis le début de 2016.
Le recentrage industriel etle virage numérique du PDG précédent Jeff Immelt n’ont pas donné les résultats espérés tandis que l’achat d’Alstom laisse sceptique.
C’est du moins l’avis de Julian Mitchell, de Credit Suisse, qui s’attend à ce que le nouveau PDG présente ses priorités cet automne.
Le risque que GE n’atteigne pas le bénéfice promis de 2$US par action en 2018, est déjà incorporé dans l’action de la société qui vivote près d’un plancher annuel, au moment où la Bourse enfile des records.
Les investisseurs veulent que GE mette la pédale douce sur les acquisitions et se concentre à améliorer ses marges, ses flux de trésorerie et sa répartition du capital, indique l’analyste.
M. Mitchell aime le pedigree financier et international de M. Flannery qui a débuté sa carrière chez GE Capital et qui a aussi dirigé plusieurs filiales en Asie.
De plus, la division de la santé qu’il dirige actuellement obtient l’un des meilleurs taux de conversion des bénéfices en flux de trésorerie du conglomérat.
L’analyste croit que GE pourrait envisager de vendre ou d’essaimer ses activités pétrolières, d’éclairage et même de la santé pour se recentrer sur la génération d’électricité et le transport.
«L’âge avancé de M. Flannery (55 ans), par rapport aux 45 ans de M. Immelt en 2001, suggère qu’il y aura un certain sentiment d’urgence dans ses décisions», évoque M. Mitchell.
Prévoyant que GE accroîtra ses bénéfices à un rythme annuel composé de 11% d’ici 2020, il maintient son cours cible de 34$US et sa recommandation d’achat.