Que faire avec les titres de Transcontinental, Saputo et Restaurant Brands ? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Transcontinental (TCL.A., 27,07$) : un analyste plus optimiste
Après une rencontre avec la direction mercredi, Adam Shine, de Financière Banque Nationale, est plus optimiste quant aux activités de l’imprimeur montréalais et de l’éditeur du journal Les Affaires. Il bonifie sa recommandation de « performance de secteur » à « surperformance » et augmente sa cible de 26$ à 32$.
Les discussions ont porté sur quatre éléments, raconte l’analyste. La vente à venir des médias régionaux, la force du marché des circulaires qui a aidé à dépasser les attentes dans la division imprimerie, les projets de la division emballage et les «robustes » flux de trésorerie qui donneraient la marge de manœuvre pour une augmentation du dividende ou d’autres fusions-acquisitions.
La société n’a vendu que 20 de ses 93 journaux régionaux, jusqu’à maintenant. La direction croit tout de même être en mesure d’en avoir vendu la « grande majorité » d’ici la fin du mois de novembre. De cette manière, la division média devrait avoir réduit sa dépendance aux revenus publicitaires, juge M. Shine. Pour cette raison, il augmente le multiple qu’il alloue à ses activités pour déterminer la valeur du titre. Le multiple passe de 3,5 fois à 5 fois.
Pour les activités d’imprimerie, les contrats provenant du commerce de détail ont aidé l’entreprise à surpasser les attentes. Cette bonne nouvelle aide à compenser le fort déclin de l’impression médiatique. L’analyste prévient que la bonne tenue de l’impression de circulaire n’est pas susceptible de se maintenir. Il pense que les revenus de la division reculeront de 3,5% au cours de l’exercice 2018 (terminer 31 octobre 2018) et de 5% en 2019. Il bonifie modestement son multiple pour la division de 4,8 fois à 5 fois pour prendre en compte l’amélioration des comparables américains.
La division emballage a connu une croissance supérieure à celle de l’industrie, constate l’analyste. La direction anticipe que le tiers de la croissance proviendra des activités existantes et les deux tiers d’acquisitions. Le multiple passe de 8 fois à 8,5 fois et ne tient pas compte d’éventuelles acquisitions.
Pour la suite des choses, l’analyste admet qu’il doit encore se pencher sur la valeur potentielle des actifs immobiliers.
Saputo (SAP., 44,91$) : une bonne acquisition
Saputo annonce l’acquisition de Murray Goulburn (MG) pour un montant de 1,29 G$. Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux, voit la transaction d’un œil favorable, bien qu’il estime que l’impact sur la rentabilité sera modeste.
À 1,29 G$, Saputo paie environ 16,5 fois le bénéfice avant intérêt, impôts et amortissement (BAIIA) des douze mois précédents. Par contre, la rentabilité dans la dernière année a été amenuisée par un contexte de prix difficiles et une baisse de la demande en Chine.
Dans un contexte plus normal, cela représenterait un multiple de 10,4 fois le BAIIA de l’an prochain. Avec des synergies, le multiple pourrait être de 8,4 fois, croit l’analyste. Cela se compare à un multiple de 13 fois pour Saputo.
MG accapare un peu moins de 40% du marché australien. Avec les activités existantes, l’empreinte de Saputo sera d’environ la moitié du marché en Australie. Même si cette acquisition ne devrait qu’ajouter 0,05$ au bénéfice par action, M. Sklar considère qu’elle a un «avantage stratégique considérable». La transaction renforce la plateforme d’exportation en Asie du fromager québécois.
MG aurait des relations difficiles avec ses fournisseurs. Saputo, qui a la réputation d’entretenir des relations plus harmonieuses, devrait être en mesure de réparer les pots cassés.
Il maintient sa recommandation «performance de marché», mais bonifie sa cible de 45$ à 47$.
Restaurant Brands International (QSR., 65,38 $US) : pas si mal
Au lendemain d’une baisse de 3% de la valeur de l’action du propriétaire de Burger King et de Tim Hortons , Jason West, de Credit Suisse, juge que le marché ne reconnaît pas les mérites de la société.
Il pense que les investisseurs avaient des attentes trop élevées pour les résultats et que le déclin des marges au Canada inquiète.
Par contre, il constate que le bilan de la société continue de s’améliorer, ce qui offre une protection. Le rendement des flux de trésorerie est « sain » à 4,8%, supérieur à la moyenne de 4,2% dans l’industrie. Il croit également que des investisseurs ont pensé à tort que le nombre d’actions en circulation ait augmenté après une conversion de titre alors qu’il a au contraire diminué de 1%.
Les investissements dans la chaîne d’approvisionnement auront un impact minimal sur les marges, selon lui. De plus, elles auront un impact positif à long terme.
M. West maintient sa recommandation « surperformance » et sa cible de 74$.