Que faire avec les titres Transat, Canadien Pacifique et Pfizer? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Transat (Tor., TRZ, 6,60$) : une transaction qui change la donne
Transat va vendre sa participation de 35% dans Ocean Hotels pour un montant de 190 M$. L’encaisse du voyagiste se trouve maintenant à un seuil supérieur à sa capitalisation boursière, ce qui force Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, à réviser sa thèse sur le titre.
L’analyste accueille favorablement la transaction. Le prix de vente de 190 M$ est supérieur à sa prévision de 136 M$. Après la transaction, l’encaisse de la société à 340 M$ dépassera désormais sa capitalisation boursière de 244 M$. Les réserves du voyagiste sont suffisantes pour développer sa propre chaîne d’hôtels dans le sud. M. Poirier croit que le projet a un potentiel de création de valeur. Il faudra attendre plus tard dans l’année avant d’avoir plus de détails sur les démarches entreprises.
De plus, l’appréciation du dollar canadien est une bonne nouvelle pour Transat. Une portion «importante» de ses dépenses se font en dollars américains, note l’expert. Le prix des hôtels est généralement en dollars américains : un huard fort augmente le pouvoir d’achat de Transat.
Desjardins Marché des capitaux bonifie sa recommandation à «acheter». La cible monte de 7,50$ à 9$.
Le Canadien Pacifique (Tor., CP, 203,60$) : en attendant d’en savoir plus sur les récoltes
Malgré de bons résultats, la direction du transporteur ferroviaire garde les yeux rivés sur deux sources d’incertitudes : le dollar canadien et les récoltes, note Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux.
Au deuxième trimestre, CP a dévoilé un bénéfice par action de 2,77$. C’est mieux que le consensus des analystes à 2,72$. Or, la direction n’a pas augmenté ses prévisions pour l’année en cours, malgré le bon rythme de croisière maintenu durant la première moitié de l’année.
Cette décision a surpris les analystes, qui ont d’ailleurs interrogé la direction à cet égard durant la conférence téléphonique, raconte M. Spracklin. La direction a expliqué que la tendance incertaine du dollar canadien ainsi que les conditions météorologiques susceptibles de nuire aux récoltes dans l’Ouest canadien expliquent le statu quo.
L’analyste ne voit pas cette décision comme négative, mais comme une preuve de prudence. Il croit que la direction augmentera ses prévisions au troisième trimestre. Il note de plus que le titre du CP à 15,8 fois les bénéfices de 2018 s’échange à un multiple moins élevé que celui du CN, qui est à 18,4 fois. «Les risques négatifs sont pris en compte et toutes nouvelles positives pourraient avoir un impact favorable sur le titre », commente l’analyste.
Il réitère sa recommandation « superformance. Il bonifie légèrement sa cible, qui passe de 227$ à229$.
Pfizer (NY., PFE, 33,36 $US) : une période de stagnation temporaire
Vamil Divan, de Credit Suisse, voit toujours des occasions à long terme pour la société pharmaceutique, mais les difficultés à court terme assombrissent l’horizon, croit-il. Il fait donc passer sa recommandation de «surperformance» à «neutre».
La société a pu compter sur les succès de l’Ibrance, un médicament contre le cancer du sein, et du Prevnar, un vaccin antipneumococcique, cours des dernières années. Or, les ventes des deux médicaments sont sous pression, note-t-il. Les efforts en vue d’augmenter les ventes de l’Eucrisa, un traitement contre l’eczéma, n’auront pas un effet suffisant pour justifier une recommandation «surperformance», selon lui. De plus, les brevets du Lyrica, un médicament antiépileptique, et du Viagra, dont la mission n’a plus besoin d’être précisée, devraient expirer dans les 24 prochains mois, ce qui représente un autre frein à la croissance des revenus et des bénéfices.
Pfizer a peu de chances d’échapper à cette morosité grâce à une acquisition, poursuit M. Divan. Il faudrait attendre un peu avant que la société puisse mettre la main sur un gros joueur. Or, une acquisition de taille moyenne ne sera pas suffisante pour faire une différence notable, juge l’analyste.
Sa cible passe de 38 $US à 36 $US.