Que faire avec les titres de Stella-Jones, ProMetic et Dollarama? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Stella-Jones (Tor., SJ, 45,40$) : un vent contraire, mais beaucoup de liquidités
Le contexte d’affaires à court terme est défavorable pour Stella-Jones, mais l’importance des flux de trésorerie à venir justifie une recommandation d’achat, croit Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux.
L’analyste réitère sa recommandation à la suite d’une rencontre avec Brian McManus, le pdg du fabricant de traverses de chemin de fer et de poteaux électriques, et Éric Vachon, le chef des finances.
Les prix des traverses de chemin de fer se sont ramollis depuis « deux ou trois mois» tandis que les sociétés de chemin de fer réduisent leurs dépenses. Cette tendance exerce une pression sur les marges de Stella-Jones, le temps qu’elle écoule ses stocks.
Toutefois, cette difficulté est contrebalancée par les généreux flux de trésorerie qui offrent des occasions «considérables» de création de valeur, selon M. Poirier. Depuis quelques années, les investissements nécessaires à la réalisation d’acquisitions et au renflouement des inventaires ont réduit l’afflux de liquidités. S’il n’y a pas d’acquisitions, la société devrait générer entre 150 et 200 M$ de liquidités chaque année. Cela procurera un rendement des flux de trésorerie de 4%, comparativement à 1,7% dans les quatre dernières années, estime l’analyste.
Cette marge de manœuvre financière permettra à la société de retourner de l’argent aux actionnaires ou de réaliser une autre acquisition. La direction croit qu’une acquisition créerait plus de valeur. Il resterait encore des occasions dans le marché des poteaux électriques. Une acquisition pourrait apporter près de 5$ par action en création de valeur, estime M. Poirier.
L’analyste maintient sa recommandation d’achat et sa cible de 51$.
ProMetic (Tor., PLI, 2,24$) : un médicament à une aubaine
L’action de ProMetic a perdu près de 20%, car les investisseurs s’inquiètent du bilan financier de la société biopharmaceutique de Laval. Alan Ridgeway, de Banque Scotia, pense que le marché sous-évalue la valeur des produits dans le pipeline de l’entreprise.
La direction a mentionné que l’encaisse était suffisante pour financer ses activités pour une durée de 12 mois, lors de la dernière journée des investisseurs le 21 novembre dernier. Cette affirmation semble avoir soulevé un doute dans l’esprit des investisseurs, note M. Ridgeway.
Le prix de l’action laisse toutefois entendre que le marché n’accorde qu’une valeur de 0,10$ par action au médicament PBI-4050, un médicament oral contre la fibrose pulmonaire, calcule l’analyste. «Étant donné les fortes probabilités de succès», l’analyste pense que cela sous-évalue la valeur de l’action et offre un point d’entrée «attrayant».
De plus, l’entreprise lavalloise dispose de plusieurs avenues pour se financer. Elle pourrait conclure un partenariat pour les permis de commercialisation du PBI-4050 dans une région en particulier, comme la Chine ou le Japon, tout en conservant l’entièreté des droits des plus gros marchés comme les États-Unis. Elle pourrait aussi conclure une entente pour les autres molécules dérivées. Après avoir envisagé ces options, elle pourra toujours émettre des actions si ces démarches ne sont pas concluantes.
L’analyste émet une recommandation « surperformance » et une cible de 5$.
Dollarama (Tor., DOL, 102,25$) : ça va encore et toujours bien
Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, anticipe que les résultats de Dollarama seront solides au troisième trimestre de l’exercice 2017. Elle croit toujours que l’entreprise montréalaise est le meilleur détaillant pour les investisseurs.
La société publiera ses résultats le 7 décembre prochain. L’analyste anticipe que les ventes comparables augmenteront de 6%. Cette donnée est utilisée pour mesurer la croissance interne d’un détaillant.
Le bénéfice net par action devrait s’établir à 0,87$. Cela représenterait une augmentation de 12% par rapport à la même période l’an dernier.
Mme Nattel dit avoir hâte d’avoir les commentaires de la direction au sujet des items vendus à 3,50$ et 4$. Ceux-ci ont été introduits en magasin au mois d’août. Elle note que les débuts sont très modestes et n’auront vraisemblablement pas un impact «matériel» sur les résultats. Il faudra attendre au début de l’exercice 2018 pour en savoir davantage.
Dans l’ensemble, Dollarama demeure le détaillant favoris de l’analyste. Le potentiel de croissance de la société est supérieur à la moyenne. Ses flux de trésorerie offrent des occasions d’augmenter le dividende et de racheter des actions. Le modèle d’entreprise lui permet également de bien faire, peu importe le contexte économique, toujours selon Mme Nattel
L’analyste émet une recommandation « surperformance » et une cible de 122$.