Que faire avec les titres de SNC-Lavalin, Uni-Sélect et Sleep Country? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
SNC-Lavalin (SNC, 56,58$): à son tour de relever la tête en Bourse
Frederic Bastien, de Raymond James, croit que les astres sont enfin alignés pour que l’action de SNC-Lavalin rattrape du moins en partie son important retard sur les titres de son secteur en Bourse tels que Groupe WSP Global(WSP,58,89$) et le Groupe Aecon(ARE, 19,84$).
Une série de facteurs tant internes et externes devraient redorer le blason de la société d’ingénierie-construction qui a notamment souffert d’enquêtes de fraude et de corruption et de l’achat inopportun du spécialiste pétrolier Kentz en 2014, peu avant la dégelée de l’or noir.
M. Bastien énumère plusieurs événements qui pourraient entraîner une réévaluation à la hausse du titre: un récent contrat multidisciplinaire en Australie, la possibilité d’un règlement hors cours avec le gouvernement fédéral concernant tous les agissements de nature criminelle qui lui sont reprochés, l’obtention potentielle en février du contrat du nouveau train léger REM de la Caisse de dépôt, ainsi qu’une meilleure conjoncture pour les cours des denrées.
Aussi, certains des investisseurs qui détiennent des actions du Groupe Aecon recycleront peut-être l’argent reçu de l’acquéreur chinois CCCI dans le titre de SNC-Lavalin parce qu’il tire de l’arrière en Bourse cette année.
M. Bastien réitère sa recommandation d’achat et son cours cible de 66$.
Uni-Sélect (UNS, 27,74$): un autre consolidateur en Europe valide sa stratégie d'expansion
Uni-Sélect (UNS, 27,74$): un autre consolidateur en Europe valide sa stratégie d'expansion
Le distributeur de pièces de rechange et de peinture pour automobiles semble avoir vu juste en se positionnant tôt dans la vague de consolidation qui s’accélère en Europe dans cette industrie.
Alors que sa rivale américaine LKQ(LKQ, 40,34$US) paie un record de 12,6 fois le bénéfice d’exploitation pour le distributeur allemand Stahlgruber GmbH, Leon Aghazarian de la Financière Banque Nationale, salue le fait qu’Uni-Sélect ait payé 9,7 fois pour le deuxième distributeur britannique Parts Alliance, en août.
Pourtant, Stahlgruber et Parts Alliance dégagent des marges d’exploitation identiques de 7,5%, dit-il.
L’achat par LKQ est la troisième transaction majeure en Europe en six mois et à chaque fois le prix déboursé augmente, note l’analyste.
En novembre, l’Américaine Genuine Parts Co. (GPC, 93,49 $US) avait pour sa part acquis le distributeur français Alliance Automotive pour 11,4 fois le bénéfice d’exploitation.
«Bien que le marché allemand soit beaucoup plus imposant avec trois fois plus de véhicules sur la route, il est déjà concentré. Les trois principaux distributeurs de pièces de rechange y cumulent déjà 57% du marché alors qu’en Grande-Bretagne les trois leaders n’ont que 38% du marché», fait aussi valoir l’analyste.
Notons que LKQ possède le premier distributeur britannique Euro Car Parts qui a 25% du marché britannique, contre 7 % pour Parts Alliance.
Lors de la journée des investisseurs tenue en Grande-Bretagne, les dirigeants d’Uni-Sélect ont indiqué que le marché britannique encore fragmenté leur offrait potentiellement le meilleur rendement sur le capital investi.
Uni-Sélect est disposée à percer d’autres marchés européens éventuellement, mais ni l’Allemagne ni la France ne sont dans sa mire.
M. Aghazarian profite de l’occasion pour renouveler sa recommandation d’achat et son cours cible de 35$.
Sleep Country (ZZZ, 34,48$): les investisseurs peuvent dormir sur leur deux oreilles en 2018
Le principal détaillant de matelas au pays devrait ajouter aux gains de 19,8% engrangés en 2017 l’an prochain, grâce à la poursuite de son plan d’affaires et à la faillite de Sears Canada, prévoit Patricia Baker, de Banque Scotia.
Sleep Country/Dormez-vous compte ouvrir au moins dix nouveaux magasins et en rénover de 20 à 30 par année.
Le marchand estime qu’elle peut ouvrir un total de 325 magasins alors qu’il en compte maintenant 247.
Seulement 42% de ses établissements arborent le nouveau concept qui fait plus de place aux accessoires plus rentables, précise l’analyste.
Son matelas Bloom dans-une-boîte, offert en ligne, connaît un franc succès, se hissant parmi les 10 produits les plus vendus.
«Sleep Country peut vraiment affirmer qu’elle est un détaillant omnicanal puisque la majorité des ventes du matelas Bloom se font quand même en magasin, car les clients veulent tester le matelas», explique Mme Baker.
Enfin, la société offre un bilan sain et dégage d’importants flux de trésorerie, rappelle l’analyste. D’ailleurs, Sleep Country vient d’activer un plan de rachat de 4% de ses actions en circulation libre, pour la première fois depuis son retour en Bourse.
«Nous saluons la décision de la société de retourner du capital à ses actionnaires en plus de verser un bon dividende», fait aussi valoir l’analyste.
Mme Baker maintient son cours cible de 44$ et sa recommandation d’achat. Elle projette un bénéfice de 2,05$ par action en 2019 par rapport à celui de 1,85$ prévu en 2018.