Que faire avec les titres de Rogers, Jamison et Encana? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Rogers (RCI.B, 66,05$): un bon trimestre, mais les dépenses augmentent
Contrairement à ses collègues, Maher Yaghi, de Desjardins Marchés des capitaux, n’est pas particulièrement emballé par les résultats du troisième trimestre de Rogers Communications.
Bien que sa division secteur sans-fil profite visiblement des compétences du transfuge de Telus, Joe Natale, depuis six mois, M. Yaghi note que ses dépenses en capital augmenteront en 2018 alors que le titre obtient en Bourse une évaluation supérieure à celle de BCE et de Telus malgré un taux de croissance similaire à long terme pour le bénéfice d’exploitation et les dividendes.
«Une bonne part de l’amélioration de la rentabilité sans-fil sera réinvestie dans le réseau pour le 4.5G. Nous préférons donc attendre que le titre se replie en Bourse avant de recommander son achat à nouveau», explique l’analyste, qui augmente tout de même son cours cible d’un dollar à 67,50$.
Rogers augmente la croissance prévue de son bénéfice d’exploitation d’une fourchette de 2 à 4% à une autre de 5 à 6% pour l’exercice 2017.
Non seulement ces nouveaux objectifs étaient-ils déjà prévus par l’ensemble des analystes, mais ils proviennent en partie du fait que la demande mitigée pour le nouvel iPhone X d’Apple ne gonflera pas à court terme le coût des subventions à l’achat des appareils, explique l’analyste.
La bonne performance sans-fil du troisième trimestre provident aussi d’un recul du taux de désactivation des clients, une performance qui peut être difficile à soutenir, croit-il.
Après une forte croissance du nombre des abonnés pour tous les fournisseurs sans-fil, la cadence risque de ralentir, selon M. Yaghi, qui prévoit que le nombre d’abonnés de Rogers croîtra de 8% l’an prochain par rapport à 39% en 2017.
M. Yaghi s’attend tout de même à ce que Rogers recommence à relever son dividende annuellement au début de 2018, après une pause depuis 2015 pour diminuer sa dette.
Jamieson Wellness (JWEL, 18,67$): le fournisseur de vitamines vole de ses propres ailes
Jamieson Wellness (JWEL, 18,67$): le fournisseur de vitamines vole de ses propres ailes
Le fonds américain privé CCMP Advisors n’a pas tardé à écouler toutes ses actions de Jamieson Wellness qu’il a envoyé en Bourse en juillet.
Le principal fournisseur de vitamines au pays vole désormais de ses propres ailes, après la vente par CCMP de 14,8 million d’actions à 18,50$ chacune, soit 17% plus que le cours de 15,75$ à son entrée en Bourse.
«La demande de la part des investisseurs a été forte, permettant à CCMP de vendre la totalité de son bloc résiduel de 37,3%», note Alan Ridgeway, de Banque Scotia.
Cette vente ne change en rien les bonnes perspectives de la société ontarienne qui veut accroître ses revenus de 38% à 410 millions de dollars et doubler son bénéfice d’exploitation à 100M$, d’ici 2021, dit l’analyste.
D’ici 2019, la croissance des revenus et l’amélioration des marges devraient générer une progression annuelle composée de 11% du bénéfice d’exploitation, prévoit l'analyste.
À plus court terme, il prévoit des revenus de 300M$, un benefice d’exploitation de 61M$ et un bénéfice par action de 0,88$ par action, en 2017, incluant l’acquisiiton en janvier de Body Plus.
M. Ridgeway réitère donc son cours cible de 22$, pour un gain potential de 17%, auquel on ajoute le dividende de 1,7%.
Encana (ECA, 14,40$): 2018 pourrait être le point tournant promis
Encana (ECA, 14,40$): 2018 pourrait être le point tournant promis
La journée des investisseurs révèle que le recentrage amorcé en novembre 2013 du producteur de pétrole et de gaz progresse bien.
Menno Hulshof, de TD Valeurs mobilières, a bon espoir que 2018 marquera d’ailleurs un point tournant pour la société qui a promis que ses flux de trésorerie dépasseront ses dépenses en capital, à partir de l’an prochain.
Son exploitation devrait générer des flux de trésorerie cumulatifs de 1,5 milliard de dollars d’ici 2022, bien que la majorité de ces flux se matérialiseont à la fin de la période, prévient l’analyste.
L’évaluation du titre ayant déjà rattrapé celle de son industrie, les prochains gains reposeront sur les jalons du plan d’affaires qui prévoit une croissance annuelle composée de 25% des flux de trésorerie d’ici 2022, en fonction d’un prix moyen de 50$US le baril pour le pétrole et de 3$US mmBtu pour le gaz naturel.
Encana vise un rendement sur le capital de 10 à 15% en concentrant ses investissements sur ses quatre actifs les plus productifs, tout en réduisant l’impact des fluctuations du prix du sable et de l’eau sur ses dépenses d’exploitation et celles des cours du pétrole et de gaz sur ses revenus.
«Le titre est déjà beaucoup donné en Bourse (+35% depuis le 28 juin), mais il reste l’un de nos favoris parmi les producteurs d’envergure en raison de sa présence dans les zones les plus prisées en Amérique du Nord, Montney et Permian», indique M. Hulshof.
Son cours cible d’un an de 14,59$US est porteur d’un gain d’encore 23%.