Que faire avec les titres de WestJet, Apple et Shopify? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
WestJet (WJA, 22$) : trop de chantiers risqués
WestJet court trop de lièvres à la fois, croit Cameron Doerksen, de Financière Banque Nationale. Pour cette raison, l’analyste abaisse sa recommandation de «performance de secteur» à «sous-performance».
Le transporteur aérien mène «trop de projets stratégiques» en même temps, ce qui accentue les risques d’exécution, estime M. Doerksen. Il note que la société veut lancer une nouvelle enseigne à bas coût, étendre son offre internationale et faire croître ses activités existantes. La direction a pointé vers ses succès passés pour convaincre qu’elle sera en mesure de livrer la marchandise, mais l’analyste souligne que le marché international ajoute une dose de complexité à l’opération.
La stratégie internationale sera coûteuse en capital en raison de l’achat de nouveaux appareils. Pour attirer des clients sur des routes déjà bien desservies, le transporteur n’aura pas le choix d’offrir des promotions pour gagner en visibilité, selon l’analyste.
Le lancement d’un transporteur à bas coût l’inquiète également. Cette stratégie ne réussira que si WestJet parvient à réduire ses coûts de main-d’œuvre, ce qui risque d’être une source de conflit dans les relations de travail. M. Doerksen craint que le projet n’encourage la syndicalisation des employés. De plus, la nouvelle enseigne risque de concurrencer les activités existantes. La direction a assuré que ça ne serait pas le cas, mais ses plans reflètent probablement sa crainte de voir un concurrent à bas coût envahir le marché.
La cible passe de 25$ à 20$.
Apple (AAPL., 147,51 $US) : dans l’attente du iPhone 8
Apple a dévoilé des résultats «corrects», mais c’est la promesse d’un «super cycle pour le iPhone 8», qui enthousiasme, Kulbinder Gracha, de Credit Suisse.
L’analyste note que le fabricant du Mac et du iPhone a dévoilé un bénéfice par action de 2,10 $US, comparativement à l’attente du consensus des analystes à 2,02 $US. Les revenus sont en hausse de 4,6% par rapport à l’année précédente. Pour l’analyste, ce sont des résultats «corrects».
L’analyste est heureux de voir que les services ont affiché une croissance de 18% par rapport à l’année précédente. L’App Store progresse de 40%. La direction a réitéré son objectif de doubler la taille de ce segment en quatre ans.
Au moment où les iPhones et les services affichent une bonne croissance, M. Garcha a hâte de voir le «super cycle» lié au lancement du iPhone 8. À long terme, le fort taux de rétention des clients d’Apple, son «écosystème supérieur» et son portefeuille de produits diversifiés, fait en sorte que la société devrait être en mesure de maintenir ses flux de trésorerie aux alentours des 75 G$US.
L’analyste maintient sa recommandation «surperformance» et sa cible de 170 $US.
Shopify (SHOP, 106,07$) : Ce n'est pas fini
Même si l’action de Shopify a bondi de 90% depuis le début de l’année, Richard Tse, de Financière Banque Nationale, croit que le titre est toujours une belle occasion, malgré un ratio de 7,8 fois les ventes de 2018. La croissance espérée et les discussions avec des acteurs de l’industrie confortent l’analyste dans son opinion.
Il note que la société a surpassé les attentes des analystes au premier trimestre. Depuis son entrée en Bourse, les sept trimestres dévoilés par la société sont meilleurs que prévu.
La combinaison d’un accroissement de la base de clients, d’une progression du volume d’items transigés et d’une augmentation des ristournes que tire l’entreprise d’Ottawa, pointe vers des gains supplémentaires.
De plus, des discussions avec des joueurs de l’industrie font croire à l’analyste que la concurrence reste stable. BigCommerce, Squarespace et Magento font partie des concurrents identifiés par les sources de M. Tse. BigCommerce et Magento connaîtraient quelques difficultés, rapporte l’analyste. Squarespace, pour sa part, serait dans une bonne posture, mais elle concentre son attention sur un segment différent du marché.
Financière Banque Nationale émet une recommandation «surperformance». La cible est bonifiée de 80 $US à 100 $US.