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À surveiller: MTY, Goodfood et Apple

Denis Lalonde|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: MTY, Goodfood et Apple

Les ventes d'iPad ont été gonflées par la pandémie, croit Bank of America. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres de MTY, Goodfood et Apple? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Groupe d’alimentation MTY (MTY, 54,15$): résultats conformes aux prévisions au troisième trimestre

Le franchiseur de bannières de restauration comme Bâton Rouge, Ben & Florentine, Thaï Express, Sushi Shop et Valentine a dévoilé un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 50,6 millions de dollars (M$) pour son trimestre terminé le 31 août.

L’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, constate que la performance est légèrement supérieure à sa prévision de 49,4M$, alors que le consensus des analystes était un peu plus optimiste à 50M$.

À pareille date l’an dernier, le BAIIA de MTY s’était établi à 49,7M$.

Cette performance n’a pas semblé satisfaire les actionnaires de l’entreprise, puisque la valeur de l’action a cédé 6,83%, ou 3,97$, pour terminer la séance du 7 octobre à 54,15$, jour du dévoilement des résultats.

Le chiffre d’affaires total du réseau de franchisés a atteint 1,1 milliard de dollars (G$), alors que l’analyste tablait sur une performance de 1,08G$. La progression des revenus a été de 16% sur un an au Canada, de 17% à l’international et de 3% aux États-Unis.

Les revenus de MTY ont quant à eux atteint 171,5M$, dépassant la prévision de 165,2M$ de Vishal Shreedhar.

Depuis la fin du troisième trimestre, la direction de MTY souligne que la tendance se poursuit et que l’achalandage dans les établissements de son réseau demeure résilient, même si l’industrie de la restauration restera très concurrentielle à l’avenir.

«MTY a ouvert 63 restaurants durant le trimestre, mais a aussi été forcée d’en fermer 117. Dans ce dernier cas, c’est un nombre plus important que prévu. Un peu moins de 150 établissements sont aussi en construction en raison de l’allongement des périodes nécessaires pour achever les chantiers», ajoute l’analyste.

Vishal Shreedhar estime que le bilan financier de l’entreprise reste sain. Selon lui, la baisse des évaluations ferait en sorte que la priorité de l’entreprise pourrait être de poursuivre son programme de fusions/acquisitions tout en restant prudente. «Nous nous attendons à ce que les fusions et acquisitions soient un moteur important de croissance pour MTY», écrit-il.

L’analyste reconnaît toutefois que le risque augmente dans l’industrie, alors que la direction de MTY cite des problèmes d’inflation, de chaîne d’approvisionnement et de pénurie de main-d’œuvre, sans oublier les inquiétudes macroéconomiques.

Il conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre, mais abaisse son cours cible sur un an, qui passe de 68$ à 63$.

 

Marché Goodfood (FOOD, 0,85$) : des vents contraires toujours bien présents

Marché Goodfood (FOOD, 0,85$) : des vents contraires toujours bien présents

L’industrie des repas prêts à cuisiner est sous pression avec des comparatifs difficiles par rapport à l’an dernier et un environnement économique sombre à l’horizon.

«Les ménages canadiens optent de plus en plus pour de la nourriture à bas prix. De plus, selon un sondage mené à la fin septembre, 18% des membres des services de repas prêts à cuisiner songent à résilier leur abonnement, ce qui se compare à 11% en juillet 2021», écrit Martin Landry, analyste à Stifel.

Cela soulève à son avis des craintes en ce qui concerne la demande à court terme pour des entreprises comme Marché Goodfood. «Le trafic sur le site Internet de la société vient renforcer cette inquiétude, lui qui est en recul de 36% sur un an pour la période de trois mois terminée le 30 septembre», ajoute l’analyste.

Bien qu’il ne juge pas cette situation comme étant surprenante, il concède qu’il n’avait pas mesuré pleinement la magnitude des changements. Il réduit donc ses prévisions de revenus pour le 4e trimestre de l’exercice 2022 et l’ensemble de l’exercice 2023 de 13% et de 15% respectivement.

Il juge par contre plus inquiétant que l’achalandage sur les sites Internet de compétiteurs comme HelloFresh et ChefsPlate sont en croissance sur un an au troisième trimestre, ce qui laisse entendre que Goodfood perdrait des parts de marché.

«Le sondage mené à la fin septembre laisse entendre que 18% de ménages canadiens ont acheté une boîte de repas au cours des 12 derniers mois. Il s’agit d’une baisse de 14 points de pourcentage par rapport aux chiffres de juillet 2021. Cette dynamique se reflète dans les résultats de Goodfood, dont les revenus sont en recul de 27% sur un an», note Martin Landry.

Il ne voit pas l’entreprise revenir à une croissance de ses revenus avant la seconde moitié de 2023 en raison d’initiatives de réduction des coûts qui nuisent à sa capacité de poursuivre sa croissance. L’analyste opte ainsi pour les lignes de côté jusqu’à ce qu’il ait une meilleure visibilité sur un éventuel retour de la croissance.

Martin Landry recommande de «conserver» le titre de Goodfood, et abaisse son cours cible sur un an, qui passe de 1,45$ à 1,00$.

 

 

Apple (AAPL, 140,09$US) : les ventes d’iPad reviendront-elles à leur niveau prépandémique?

Apple (AAPL, 140,09$US) : les ventes d’iPad reviendront-elles à leur niveau prépandémique?

L’analyste Wamsi Mohan, de Bank of America, soutient que les ventes d’Ipad ont subi une certaine distorsion durant la pandémie.

Entre le début de la pandémie et cette année, l’analyste calcule qu’Apple aurait vendu 41,8 millions d’appareils de plus que la normale en raison de la pandémie, soit entre le début de l’exercice 2020 et la fin de la première moitié de l’exercice 2022. L’excès des ventes serait venu de nouveaux clients, mais aussi de clients existants qui souhaitaient remplacer leur appareil.

Il prévoit par ailleurs des ventes de 42 millions de ces appareils durant l’exercice financier 2023, ce qui signifierait des vents contraires pour Apple, puisqu’il s’attend à des livraisons de 45 millions d’appareils durant la période.

«La croissance des ventes d’iPad était de 1% par année avant la pandémie. Si cette dernière n’était pas survenue, les livraisons d’appareils auraient été de 45 millions, 45,7 millions et 46,4 millions pour les exercices 2019, 2020 et 2021 respectivement», évalue l’analyste. Or, les ventes ont été beaucoup plus importantes.

«Nous pensons que 25% de ces ventes supplémentaires ont été le résultat du remplacement accéléré d’appareils, alors que 75% ont été attribuables à de nouveaux clients. Ce 25%, soit environ 10 millions d’appareils, signifie que la demande pour la période allant de la seconde moitié de l’exercice 2022 à 2025 sera réduite d’autant», croit Wamsi Mohan, qui estime que le cycle de remplacement des iPad est de quatre ans.

Selon lui, l’iPad a représenté 9% des ventes totales d’Apple en 2021. Même si quelques innovations ont provoqué des cycles de hausse de la demande pour les ventes de tablettes, la catégorie montrait des signes de déclin structurel avant la pandémie. «Cela est attribuable au fait que les consommateurs optent de plus en plus pour des téléphones intelligents dotés de larges écrans plutôt que pour des tablettes, moins vues comme des appareils qui augmentent la productivité», dit-il.

Wamsi Mohan, qui a décoté Apple le 29 septembre, réitère sa recommandation de «conserver» le titre et son cours cible sur un an de 160$US. Avant le 29 septembre, il accordait au titre une recommandation d’«achat» et son cours cible sur un an était de 185$US.