Que faire avec les titres du Groupe Jean Coutu, de Quincaillerie Richelieu et Gildan? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Groupe Jean Coutu (PJC.A, 22,40 $): une évaluation difficile à soutenir
Même si le titre de Jean Coutu a perdu 9 % depuis son sommet du 2 mai, son évaluation élevée de 18 fois les bénéfices prévus sera difficile à soutenir, estime Jim Durran, de Barclays, qui a déjà émis cet avertissement à plusieurs reprises.
L’action de Jean Coutu a gagné 21 % depuis le début de 2014, soit deux fois le rendement de l’indice S&P/TSX, précise-t-il.
La possibilité que le pharmacien s’endette pour racheter plus d’actions ou encore réalise des acquisitions soutiennent son titre, tout comme ses attributs prudents.
M. Durran estime que Groupe Jean Coutu peut soutenir une évaluation de 16,5 fois son bénéfice compte tenu des avantages que lui procurent sa structure de franchises, la croissance de son fabricant de médicaments génériques et son bilan sain.
Même à ce multiple plus généreux que sa moyenne historique, l’action de Jean Coutu serait 10 % inférieure à son cours actuel, dit-il.
M. Durran cherche aussi à prévenir les investisseurs du risque à la baisse que présente le titre de Jean Coutu. « Une fois que les investisseurs quitteront le refuge de titres prudents comme le sien, son action pourrait retrouver une évaluation plus normale de 15 fois, ce qui pousserait sont titre à la baisse de 20 %.
À court terme, Pro Doc est le principal moteur de croissance, dont les médicaments génériques représentent le quart des revenus d’ordonnance de Jean Coutu.
Pro Doc ayant réussi à obtenir des concessions de prix de fournisseurs, sa marge d’exploitation sera élevée à 45 % à court terme, mais elle devrait tendre à 40 % à long terme, avec la réduction du taux de remboursement des médicaments génériques.
Pour le premier trimestre qui sera dévoilé le 7 juillet, M. Durran prévoit une hausse de 2 % des revenus, une hausse des ventes d’ordonnances de 1,1 % des pharmacies ouvertes depuis au moins un an, mais une baisse de 0,5 % des ventes des magasins.
Le rachat de 22 millions d’actions d’octobre 2013 gonflera la croissance du bénéfice par action à 18 % par rapport à une hausse de 6 % pour le bénéfice net.
M. Durran fixe un cours-cible de 18 $, soit une baisse de 19 % par rapport au cours actuel.
Quincaillerie Richelieu (RCH, 48,73$): un autre trimestre sans histoire
Quincaillerie Richelieu (RCH, 48,73$): un autre trimestre sans histoire
Encore une fois, Quincaillerie Richelieu a dévoilé un solide deuxième trimestre, malgré les perturbations du climat aux États-Unis et un marché canadien difficile, indique Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale.
Sa croissance interne de 4,7 % aux Etats-Unis est très « satisfaisante » compte tenu que les ventes du trimestre comparable de 2013 avaient bondi de 21%.
Au Canada, Richelieu a réussi à réaliser une hausse de 0,8 % de ses ventes internes, malgré le recul de 1,2 % de ses ventes aux détaillants de déco-rénovation.
La société ressent que la conjoncture s’améliore au Canada, surtout dans l’Ouest canadien.
Pour le deuxième trimestre, la croissance interne de ses ventes a été de 3,7 %. Les acquisitions ont porté cette hausse à 5,7 %.
La croissance de 5,4 % du bénéfice d’exploitation correspond à celle des revenus, note l’analyste.
Le bénéfice par action a crû de 14 % à 0,66 $, conforme aux attentes, grâce en partie au rachat régulier d’actions.
Avec une encaisse de 21 millions de dollars et des flux de trésorerie excédentaire, l’entreprise pilotée par Richard Lord peut poursuivre sa stratégie systématique d’acquisitions, des deux côtés de la frontière.
Depuis le début de l’année, trois acquisitions conclues contribueront 18 millions de dollars à ses revenus annuels, précise M. Aghazarian.
L’analyste s’attend à ce que l’entreprise continue de réaliser des acquisitions d’autres distributeurs avec des ventes de 2 à 15 millions chacun.
« Quincaillerie Richelieu reste un titre charnière à détenir à long terme et un placement solide pour profiter de la reprise américaine de l’immobilier résidentiel », conclut M. Aghazarian.
Son cours-cible de 54$ laisse entrevoir un gain de 12%.
Gildan (GIL, 63,61 $): une ré-accélération prévue, après un troisième trimestre stable
Gildan (GIL, 63,61 $): une ré-accélération prévue, après un troisième trimestre stable
Brian Morrison, de Valeurs mobilières TD, s’attend à ce que la croissance des bénéfices du fabricant de t-shirts et de chaussettes s’accélère à partir du quatrième trimestre de 2014, grâce à la contribution de nouveaux programmes de vêtements arborant ses marques auprès de détaillants.
L’analyste est donc prêt à passer par dessus les bénéfices stables attendus au troisième trimestre et hausse son cours-cible de 68$US à 71$US par action, pour un gain potentiel de 18,2%.
Au troisième trimestre, les investissements requis pour fabriquer les nouvelles gammes de vêtements ont nui à l’efficacité et à la marge brute de Vêtement de sports Gildan, dit-il.
M. Morrison prévoit donc un bénéfice par action inchangé de 0,95$ US par action, malgré une hausse de 14 % des revenus à 700 millions de dollars américains.
«Nous sommes à l’aise à nous projeter en 2016 étant donné la trajectoire visible des revenus et les mesures instaurées pour rétablir l’efficacité de fabrication en 2015», indique M. Morrison.
Le titre demeure sur la liste des titres favoris de TD en raison des importants investissements dans sa capacité de production qui feront croître ses revenus, ses bénéfices et ses flux de trésorerie pour des années à venir.
Sa stratégie d’acquisitions ajoute au potentiel. Gildan vient d’acquérir le fabricant de collants diaphanes pour femmes Doris, de Montréal, pour 110 M$. Cette transaction lui servira de plateforme pour d’autres achats dans la lingerie féminine.