Que faire avec les titres de Jean Coutu, Québecor et Shopify? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Jean Coutu (Tor., PJC.A, 20,40$) : la part du lion échappe à Jean Coutu
Ce sont les contribuables québécois qui gagneront le plus de la réglementation provinciale sur le prix des médicaments génériques, croit Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux. Par ricochet, Jean Coutu en sort perdant, poursuit l’analyste.
Les risques réglementaires demeurent au premier plan des risques avec lesquels doit composer la chaîne de pharmacies, constate M. Howlett. «Le gouvernement du Québec semble agir de manière à transférer les bénéfices «excessifs» tirés des médicaments génériques du secteur privé vers lui-même. Le risque demeure élevé.»
Malgré tout, Jean Coutu a livré de «solides» résultats au troisième trimestre de son exercice 2017 dans sa division détail. Les ventes comparables sont en hausse de 3,6% grâce à des gains de 2,8% dans la pharmacie et de 4,4% dans les articles de détail.
La filiale Pro Doc affiche une moins bonne tenue. Le producteur de médicaments génériques a vu son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) reculer de 24%. L’augmentation des redevances aux pharmaciens explique cette baisse.
En raison du contexte, l’analyste anticipe que les bénéfices de la filiale seront sous pression pour encore trois à cinq ans.
Il maintient sa recommandation «conserver», mais bonifie sa cible, qui passe de 20$ à 21$.
Québecor (Tor., QBR.B, 37,37$) : le meilleur pari dans les télécoms
Drew McReynolds, de RBC Marchés des capitaux, met Québecor au sommet de sa liste d’achat. La société de Pierre-Karl Péladeau représenterait le meilleur potentiel risque/rendement pour l’année 2017 et 2018, selon l’analyste.
Plusieurs éléments rendent le titre attrayant, selon lui. D’abord, la progression du sans-fil devrait entraîner une croissance annuelle légèrement inférieure à 10% de la valeur de l’actif net. Ensuite, la société québécoise semble isolée des effets d’une concurrence plus vigoureuse de Shaw. Finalement, le titre s’échange au rabais vis-à-vis les comparables.
D’autres nouvelles positives pourraient faire les manchettes comme la vente des spectres inutilisés. L’achat de toutes les parts de Québecor Média pourrait aussi contribuer à réduire l’escompte attribué à l’action de la société.
Il maintient sa recommandation «surperformance». La cible est bonifiée de 43$ à 44$.Shopify (NY., SHOP, 47,68 $US) : un pas de plus vers la croissance
L’entente de Shopify avec Amazon sera bénéfique pour l’entreprise d’Ottawa, croit Todd Coupland, de CIBC Marché des capitaux.
Les clients de Shopify qui effectuent des ventes en dollars américains pourront maintenant ajouter le réseau d’Amazon à leur profil. Autrement dit, les clients de Shopify pourront ainsi offrir leurs produits aux consommateurs qui font des recherches sur Amazon. «Le bénéfice pour les clients de Shopify est évident », écrit M. Coupland.
Outre cette entente, Shopify croît à un rythme six fois supérieur au marché afin de développer une empreinte mondiale. La société a fait des avancées nombreuses, comme l’ajoute d’Apple Pay, la mise à jour de l’application mobile, la possibilité d’acheter sur Facebook Messenger, «et maintenant l’intégration avec Amazon», énumère l’analyste. «Notre hypothèse est que cette tendance se poursuivra», écrit-il.
Le marché potentiel pour Shopify est de 10 millions de clients-entreprises dans les pays développés et de 46 millions à travers le monde. Chaque client amène un revenu d’environ 1000 $ par année, estime l’analyste.
Il réitère sa recommandation «surperformance» et sa cible de 60$.