Que faire avec les titres de Alimentation Couche-Tard, Cara et de Coca-Cola. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 62,92$): un achat pendant que les yeux sont ailleurs
Les investisseurs n’ont d’yeux que pour les titres cycliques, si bien que la performance de Couche-Tard est nettement inférieure à ce que l’exploitant de dépanneurs a habitué ses actionnaires.
La hausse de 12% de l’action de la société de Laval depuis 12 mois est bien pâle par rapport aux rebonds de 40% du secteur de l’énergie, de 51% de celui des matériaux et de 34% de l’industrie financière.
Patricia Baker, de Banque Scotia, y voit donc une nouvelle occasion d’acheter le titre d’un consolidateur aguerri offrant un profil de croissance exceptionnel pour les investisseurs à long terme.
«Une exécution constante, une approche disciplinée axée sur les rendements, une stratégie solide de mise en marché s’ajoutent aux acquisitions pour créer de la valeur », écrit l’analyste.
Couche-Tard n’est pas seulement bien diversifiée géographiquement, mais 57% de ses bénéfices bruts proviennent de la vente de marchandises et de services, dit-elle.
«L’accent sur les catégories offrant des marges plus élevées augmentera davantage cette proportion», prévoit l’analyste.
Bien que la société alloue une importante part de son capital aux acquisitions, elle peut en même temps continuer à augmenter son dividende, comme e témoigne la hausse annuelle composée de 27%, depuis 5 ans.
Il est faux, dit-elle, de penser que les occasions d’acquisition se raréfient. Au contraire, sa plateforme mondiale les augmente.
La société ne manque pas non plus de leviers de croissance à plus court terme, incluant ses programmes de café et son offre d’aliments, la conversion de ses magasins à l’enseigne Circle-K ainsi que les économies d’échelle qu’elle pourra tirer de l’intégration de The Pantry, de CST et des stations-d’essence Esso.
Enfin, la solide création d’emplois en Amérique du Nord est aussi favorable à la fréquentation de ses stations-services.
Son action s’échange à un multiple de 15,9 fois ses bénéfices par rapport à une moyenne de 16,3 fois pour ses semblables.
«Il est possible d’imaginer que son évaluation puisse éventuellement rejoindre celle de 20,8 fois de l’Américaine Casey’s», dit-elle.
Mme Baker réitère son cours cible de 80$ et sa recommandation d’achat.
Entreprises Cara (CARA, 26,03$): mieux vaut réduire ses attentes à court terme à cause de l’Alberta
Entreprises Cara (CARA, 26,03$): mieux vaut réduire ses attentes à court terme à cause de l’Alberta
Moins de trois semaines avant le dévoilement des résultats du quatrième trimestre, mieux vaut réduire ses attentes envers le franchiseur de restaurants, croit Derek Dley, de Canaccord Genuity
Même s’il prévoit que Cara divulguera un bond de 27% de son bénéfice à 0,42$ par action, le 2 mars, l’analyste ne recommande plus l’achat du titre et abaisse son cours cible de 34 à 29$.
Les deux prochains trimestres risquent de décevoir puisque Cara ne bénéficiera plus de la forte contribution saisonnière des aliments en épicerie de marque Saint-Hubert, qui fera grimper le bénéfice d’exploitation de 51%, au quatrième trimestre.
De plus M. Dley s’attend à un recul de 2% des ventes comparables des établissement ouverts depuis plus d’un an, une cadence bien inférieure à l’objectif de croissance de 2,5 à 4% que vise Cara à long terme.
De plus, l’économie albertaine est encore faible ce qui ralentit les affaires dans cette province, au moment où Cara y a accru sa présence avec l’achat de la chaîne Original Joe, dont la moitié des restaurants sont établis.
M. Dley cite le recul de 5 à 9% des ventes comparables de cette chaîne au cours des trois premiers trimestres de l’année dévoilé par l’ex-franchisé de 82 de ces restaurants.
L’analyste apprécie toujours la stratégie de consolidation et le potentiel de synergies qu’elle procure à Cara, mais il juge préférable de rester sur la touche pour les deux prochains trimestres.
Coca-Cola (KO, 40,58$): le géant des breuvages impatiente ses actionnaires
Coca-Cola (KO, 40,58$): le géant des breuvages impatiente ses actionnaires
Il faudra encore patienter pour percevoir la relance de Coca-Cola, dont les revenus en dollars américains ne croissent plus depuis huit ans, indique Amit Sharma, de BMO Marchés des capitaux.
Un dollar américain fort, la défaveur des boissons gazeuses et les difficultés économiques en Amérique latine empêchent la société de bénéficier de sa restructuration, si bien que ses bénéfices resteront sous la barre de 1,90 à 2,10$US pour la huitième année consécutive, prévoit l’analyste.
Les coûts associés au re-franchisage de ses usines d’embouteillage entraîneront un recul d’un à quatre pour-cent de ses bénéfices en 2017, a d’ailleurs prévenu la société.
M. Sharma ne perd pas espoir que le recentrage de Coca-Cola sur ses marques et leur mise en marché, ainsi que son retrait de la production de boissons gazeuses, gonfleront ses marges, à partir de 2018.
Entretemps, il réduit son cours cible de 48 à 45$US, soit un multiple de /18 fois le bénéfice de 1,95$US qu’il prévoit en 2018.
Le nouveau chef de la direction qui entrera en poste le 1er mai, James Quincey, devrait accélérer la transformation de la société.
Un vétéran de Coca-Cola depuis 20 ans, M. Quincey, 51 ans, est l’actuel président et chef de l’exploitation depuis août 2015.