Que faire avec les titres de Colabor, Innergex et Weston. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Colabor (GCL, 0,95$): la concurrence mine le redressement
Le troisième distributeur alimentaire au pays s’est recapitalisé pour éviter la faillite, mais sa tentative de redressement reste fragile en raison de la concurrence accrue, note Derek Lessard, de TD Valeurs mobilières, comme en témoignent les piètres résultats du premier trimestre.
Le bénéfice d’exploitation de Colabor a en effet chuté de 52% à 900000$, un niveau nettement inférieur aux prévisions de 2,2M$ de M. Lessard.
L’analyste réduit donc ses prévisions pour 2017 et 2018 et son cours cible de 1,50 à 1,25$.
Malgré le potentiel de 33% qu’offre ce cours cible, M. Lessard ne recommande toujours pas l’achat du titre en raison de sa dette encore élevée et du risque que le revirement promis soit entaché par des concurrents plus vigoureux.
D’ailleurs, il attribue la chute de 0,33% de la marge d’exploitation du premier trimestre à l’émergence à Montréal d’un nouveau rival dans la distribution de la viande qui a fait chuter de 9% les volumes de vente de la viande chez Colabor, au cours de chacun des deux derniers trimestres.
M. Lessard rappelle qu’il ne prévoit pas de retour de la croissance interne avant 2018 pour le distributeur de Boucherville malgré les coupes de coûts, un remaniement de l'équipe des ventes et de nouveaux dirigeants.
L’analyste juge aussi que la dette de Colabor, qui équivaut à 4,3 fois son bénéfice d‘exploitation, est encore très élevée et nuit à ses efforts de redressement.
Innergex (INE, 13,90$): le récent recul de l’action offre une nouvelle occasion d’achat
Innergex (INE, 13,90$): le récent recul de l’action offre une nouvelle occasion d’achat
La confiance de M. Pham tient au fait que les raisons du manque à gagner de 11 millions de dollars proviennent de l’effet du climat qui a réduit la production d’hydroélectricité en Colombie-Britannique et la production éolienne au Québec par rapport à l’an dernier.
Le bénéfice a tout de même crû de 7% au premier trimestre. De plus, les ratés ne changent en rien les perspectives de croissance de la société, compte tenu de deux acquisitions récentes en France, dit-il.
«À mesure que la croissance interne améliore les flux de trésorerie, les acquisitions ajoutent à cette croissance», explique l’analyste en rappelant l’achat du projet éolien Yvonne en France en février pour 45M$ et celui de trois projets éoliens en construction pour 335M$, réalisé au début de mai en partenariat avec la caisse de retraite de Desjardins.
M. Phan réduit légèrement ses prévisions de bénéfice d’exploitation pour 2017 et 2018, mais réitère sa recommandation d’achat.
Son cours-cible de 18,50$ est porteur d’un gain potentiel de 38%.
George Weston (WN, 124,94$): toujours une aubaine malgré la relance plus lente que prévu de la boulangerie américaine
George Weston (WN, 124,94$): toujours une aubaine malgré la relance plus lente que prévu de la boulangerie américaine
Abstraction faite de la valeur de Loblaw(L) qui représente 85% de la valeur d’actif net de la société de portefeuille de la famille Weston, le marché accorde une valeur de seulement 8$ aux activités de boulangerie de Weston alors que RBC Marchés des capitaux estime leur valeur à 17$, en fonction du bénéfice d’exploitation projeté en 2019, pour cette division.
C’est ce qui incite Irene Nattel, de RBC, à maintenir son cours cible de 155$ et sa recommandation d’achat, malgré les résultats décevants du premier trimestre, qui a vu le bénéfice d’exploitation reculer de 3%.
La contribution de nouveaux produits congelés aux États-Unis sera plus modérée que prévu reconnaît la société parce que l’adoption des produits par les clients est plus graduelle que ne l’avaient anticipé les dirigeants.
Weston ajoute 40% à sa capacité de production de gâteaux, 20% à celle des beignes et 10% à celle des tartes.
Mme Nattel s’attend à ce que le bénéfice d’exploitation de Weston Foods regagne en vigueur à partir de la deuxième moitié de l’année et davantage en 2018, même si la division canadienne des produits de boulangerie frais ne performe pas aussi bien que prévu en raison de la pression sur les prix exercée par les épiciers.
L’analyste mentionne aussi que l’emprise de Weston sur Loblaw repassera la barre des 50% l’an prochain puisque l’épicier rachète environ un milliard de dollars de ses actions par année depuis 2015.
Weston profitera donc de la hausse prévue des marges de Loblaw après une période prolongée d’investissements par l'épicier pour améliorer sa productivité.
L’encaisse de 876M$ de Weston lui offre aussi des munitions prendre de l’expansion et réaliser d’autres acquisitions complémentaires aux États-Unis, souligne aussi Mme Nattel.