Que faire avec les titres de Canopy Growth, New Look et Savaria? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Canopy Growth (WEED, 19,96$): un 2e trimestre décevant, mais l’avenir fait toujours autant rêver
Le doyen canadien de la marijuana a raté la plupart des prévisions de Canaccord Genuity au deuxième trimestre, mais l’analyste augmente son cours cible parce que l’entreprise profitera de sa position de force lorsque le pot à usage récréatif sera approuvé.
Neil Maruoka augmente son cours cible d’un an de 14 à 17$ essentiellement parce que le positionnement de Canopy, sa capacité de production licenciée et son partenariat avec le producteur de vins Constellation Brands, diminuent le coût en capital dans son modèle d’évaluation de 13% à 11%.
Ceci dit, son cours cible est inférieur au cours actuel, et M. Maruoka ne recommande pas l’achat de Canopy, dont l’action s’est envolée à l’annonce de l’alliance avec Constellation, synchronisée peu avant le dévoilement de résultats inférieurs aux attentes.
L’analyste recommande à ses clients de conserver le titre qui reste son choix le plus sûr dans l’industrie.
Les revenus du deuxième trimestre ont atteint 17,6M$, au lieu des 21,4M$ prévus.
La marge brute ajustée s’est établie à 68% au lieu de 73%.
Canopy a obtenu un prix moyen de 7,99$ le gramme alors que M. Maruoka avait espéré 8,41$.
La hausse des dépenses générales a entraîné une perte d’exploitation de 6,4M$, soit plus du double du déficit de 2,8M$ que prévoyait l’analyste.
On apprend aussi que les coûts de production (1,25$ le gramme) et d’expédition (1,48$) de la marijuana ont totalisé 2,73$ le gramme, rapport au prix de vente de 7,99$.
L’analyste reste convaincu que Canopy, avec le potentiel d’une production annuelle de 100000 kilogrammes et son encaisse de 400M$, est la mieux placée pour capter le potentiel de la légalisation du pot à usage récréatif tout en devenant un consolidateur de l’industrie.
À moyen terme, l’alliance avec Constellation Brands devrait aussi déboucher sur la mise au point de nouveaux breuvages à base de marijuana rentables, qui devront être approuvés par les gouvernements.
En 2020, il projette des revenus de 769M$ et un bénéfice d’exploitation de 277M$, ainsi qu’un bénéfice par action de 0,95$.
Cela se compare aux ventes de 40M$, au déficit d’exploitation de 53,1M$ et à la perte de 0,06$ par action, prévus en 2017.
À court terme, M. Maruoka reconnaît que l’évaluation du titre, de 14,3 fois une mesure des bénéfices d’exploitation sur deux ans est très généreuse, par rapport à la moyenne de 11 fois de l’industrie.
New Look (BCI, 33,32$): des résultats records avant l’intégration d’Iris
New Look (BCI, 33,32$): des résultats records avant l’intégration d’Iris
Les résultats du troisième trimestre du lunettier ont nettement surpassé les prévisions de Derek Dley, de Canaccord Genuity.
Le bénéfice d’exploitation a bondi de 36% à 10,8 millions de dollars et le bénéfice net de 84%, à 0,29$ par action alors qu’il avait prévu 0,19$.
En un mot, les dépenses ont augmenté nettement moins vite que les revenus, donnant à Groupe Vision New Look détaillant un important levier de rentabilité.
Un an plus tôt, la fermeture temporaire du laboratoire de lentilles et d’autres projets internes d’expansion avaient gonflé les dépenses, rappelle-t-il.
Ainsi, la marge d’exploitation a grimpé de 16,3 à 19,6%.
Les ventes des magasins ouverts depuis plus d’un an ont crû de 0,9%, mieux que les recettes stables qu’avait prévu l’analyste. Il s’agit un treizième trimestre de ventes comparables à la hausse.
L’analyste augmente donc son cours cible de 37 à 40$, mais diminue le multiple d’évaluation qu’il accorde au titre parce que la société se concentrera à intégrer la chaîne Iris Le Groupe visuel acquise pour 120M$ le 1er octobre.
Iris ajoutera 30% aux revenus et au bénéfice d’exploitation. Des synergies de 2 à 3M$ sont prévues, la première année.
Iris ajoutera 30% aux revenus et au bénéfice d’exploitation. Des synergies de 2 à 3M$ sont prévues, la première année.
La chaîne de 147 boutiques endette le lunettier qui a aussi ajouté 11% au nombre de ses actions en circulation pour financer l’achat record.
M. Dley diminue donc de 15,6 à 14,3 le multiple du bénéfice d’exploitation de 2018 qu’il accorde à New Look.
L’analyste signale que l’action se négocie déjà à un multiple de 12,4 fois le bénéfice d’exploitation, une évaluation déjà similaire à celle de ses semblables.
Il accroît ses prévisions pour 2018 de 8% à 53,8M$ pour le bénéefice d’exploitation et de 11% à 1,22$ pour le bénéfice par action.
Savaria (SIS, 15,50$): de nouveaux objectifs ambitieux pour 2018
Savaria (SIS, 15,50$): de nouveaux objectifs ambitieux pour 2018
Le spécialiste des équipements et des véhicules adaptés pour les personnes à mobilité réduite hausse encore une fois la barre pour 2018 en prévoyant une croissance interne des revenus de l’ordre de 20%, le double du rythme prévu.
Savaria prévoit des revenus de 260M$ et un bénéfice d’exploitation de 42 à 44M$ sans l’effet des acquisitions.
Cette cadence accrue incorpore les ventes prévues 10 millions de dollars de deux nouveaux produits, le lève-patient Monarch et les ascenseurs résidentiels VueLift.
Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale, juge que les nouvelles cibles sont réalisables, puisque l’entreprise a l'habitude de relever ses propres objectifs en cours d’année depuis 2015.
«Nous croyons que la société a établi une crédibilité suffisante pour appuyer des données», écrit M. Aghazarian.
En 2016, les dirigeants ont relevé leurs objectifs à trois reprises. Le bénéfice d’exploitation annuel de 20,5M$ a surpassé la première estimation par 29%.
En 2016, la société a aussi accru deux fois, de 22%, ses prévisions du bénéfice d’exploitation pour 2017
En conséquence, l’analyste fait passer son cours cible d’un an de 17 à 18,50$, ce qui offre un potentiel de gain de 21,6%. Il renouvelle sa recommandation d’achat.
Ce cours cible repose sur un multiple de 15 fois le bénéfice d’exploitation projeté en 2019.
Cette année-là, Savaria devrait réaliser des revenus de 289,7M$, un bénéfice d’exploitation de 50,8M$ et un bénéfice de 0,68$ par action, sans l’effet des acquisitions.
C’est 57% de plus qu’en 2017 au chapitre des revenus, 64% de plus pour le bénéfice d’exploitation et 78% de plus pour le bénéfice par action.
Et si la société dirigée par la famille Bourassa atteignait les objectifs de son plan d’affaires à long terme qui projette des revenus de 500M$ d’ici 2022, et des marges d’exploitation de 15 à 18%, on peut imaginer son action doubler à 32$, si son titre conservait un multiple de 15 fois le bénéfice d’exploitation.