Que faires avec les titres de BRP, Sleep Country et CIBC? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
BRP (DOO., 47,34$) : de bons résultats
Les résultats de BRP renforcent la conviction de Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, en sa thèse optimiste.
Au troisième trimestre, le fabricant de véhicules récréatifs a dévoilé un bénéfice par action de 1,04$, tandis que le consensus des analystes était plutôt 0,98$. En hausse de 14%, les revenus de 1 394 M$ sont supérieurs à la prévision du consensus à 1 318 M$. Autre fait notable, M. Poirier souligne que les quatre divisions ont contribué à la hausse des revenus et que la marge avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) était plus élevée qu’anticipé.
La direction affiche également une confiance pour la suite des choses. Elle a bonifié ses prévisions 2019. Elle a aussi mentionné qu’elle était à l’aise avec la taille de ses stocks. Elle dit suivre de près le comportement des consommateurs afin d’ajuster ses commandes (commandes mensuelles), au besoin. «BRP peut ajuster ses stocks relativement rapidement si la situation économique se détériore», précise l’analyste.
Dans les grandes lignes, M. Poirier juge que la société est sur une lancée «sans précédent», que la division marine apporte une nouvelle source de croissance, que BRP a démontré qu’elle était en mesure de gagner des parts de marché grâce à l’innovation et que la direction était une équipe «solide».
Desjardins Marché des capitaux réitère sa recommandation d’achat. La cible passe tout de même de 78$ à 74$ afin de refléter «l’incertitude économique».
Sleep Country (ZZZ., 22,07$) : le cap vers le commerce en ligne
L’acquisition d’Endy permettra à Sleep Country d’accélérer sa croissance dans le commerce en ligne, croit Martin Landry, de GMP Securities.
L’exploitant de l’enseigne Dormez-Vous au Québec a mis la main sur le vendeur de matelas en ligne Endy pour un montant 88,7 M$. La transaction devrait être terminée le 6 décembre prochain.
Martin Landry note que la vente de matelas en ligne devrait connaître une forte croissance au Canada. La direction de Sleep Country estime que le commerce en ligne représente 6% du marché au Canada. Elle juge que cette part pourrait augmenter vers une fourchette de 15% à 20% d’ici 5 à 10 ans.
Sleep Country est déjà dans ce créneau depuis mai 2017, mais l’acquisition d’Endy permettra d’accélérer les choses, croit M. Landry.
La transaction représente 12 fois le bénéfice avant impôts, intérêts, et amortissement (BAIIA) des 12 mois précédents. La direction pense que le coût d’acquisition représentera 9 fois les BAIIA de 2020. Cela représenterait une croissance de l’ordre de 85% à 100% pour Endy, ajoute l’analyste.
Dans ses prévisions, la direction n’a pas tenu compte des synergies potentielles entre les deux entités, mais M. Landry juge qu’elles pourraient être «matérielles».
L’analyste estime que Sleep Country peut faire croître ses bénéfices à un rythme de 10% par année avec un titre qui procure un rendement du dividende de 2%. Il maintient sa recommandation d’achat et bonifie sa cible, qui passe de 30$ à 32$.
La Banque CIBC (CM., 112,46 $) : abordable, mais sans lustre
L’évaluation de la cinquième banque du pays est attrayante, mais Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, ne voit pas de catalyseurs à l’horizon.
Au quatrième trimestre de l’exercice 2018 (terminé le 31 octobre), le bénéfice par action était de 3$, moins que le consensus de 3,04$.
M. Mihelic note la division «personnel et commercial» a mieux fait que prévu, mais il doute que la croissance des bénéfices de 9% soit soutenable. L’analyste constate que la croissance des revenus, à 6%, est inférieure à celle des autres grandes banques. Ainsi, une bonne part de la croissance de bénéfice est liée à l’augmentation de l’efficacité et à de faibles provisions pour pertes.
Le titre se trouve en territoire d’aubaine, reconnaît l’analyste. L’action s’échange à 8,9 fois les bénéfices de 2019. «C’est le plus bas multiple parmi les grandes banques que nous suivons, commente l’analyste. Les actions des autres grandes banques d’échangent à un ratio de 10 fois en moyenne.»
L’analyste ne voit toutefois pas de catalyseurs pour rattraper l’écart de valeur. Il note que la CIBC est plus exposée aux prêts personnels et aux hypothèques au Canada. Un segment appelé à ralentir.
RBC Marchés des capitaux renouvelle une recommandation «performance de secteur» et une cible de 135$.