Que faire avec les titres de BRP, Innergex et Saputo? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
BRP (DOO, 50,99$): un trimestre incroyable pour les véhicules hors-route, mais la suite s’annonce moins rose
Les ventes des véhicules hors-route Can-Am trimestre écrasent la concurrence, à tel point que Garrick Johnson, de BMO Marchés des capitaux, gonfle ses prévisions pour le premier trimestre, attendu le 31 mai.
Un survol des détaillants indique que les Can-Am se vendent cinq fois mieux que les autres véhicules dans leur créneau, malgré l’hiver rigoureux.
rafle des parts de marché grâce au succès de ses nouveaux modèles.
Les ventes nord-américaines auraient en effet augmenté de 25%, par rapport au rythme de 3,5% de l’industrie, précise l’analyste.
La hausse serait de l’ordre de 40% pour les véhicules côte-à-côte et de 10% pour les véhicules tout-terrain.
BRP bénéficie du lancement en succession d’une foule de nouveaux modèle, dont le populaire Can-Am Maverick Trail, qui lui font gagner des parts de marché.
En conséquence, M. Johnson augmente ses prévisions de revenus de 1,01 à 1,04 milliard de dollars pour le premier trimestre de 2019
Son bénéfice grimpe de 0,18$ à 0,27$ par action, soit l’estimé le plus élevé de l’ensemble des analystes.
Pour l’ensemble de 2019, ses projections de bénéfices passent de 2,80 à 2,90$ par action.
Après un premier trimestre «incroyable», M. Johnson se fait plus tempéré pour la suite des choses.
L’effet de lancement risque de se dissiper et il n’est pas certain que les ventes internationales prendront le relais.
BRP soit aussi absorber une hausse des coûts de matériaux, au moment où les États-Unis impose des tarifs BRP et exige des changement à l’accord du libre-échange nord-américain. Au final, l’analyste maintient son cours-cible de 56$ et renouvelle sa recommandation d’achat.
Innergex (INE, 13,38$): la percée au Chili plaît, mais le producteur d’énergie aura besoin de capitaux frais
Innergex (INE, 13,38$): la percée au Chili plaît, mais le producteur d’énergie aura besoin de capitaux frais
Innergex multiplie les transactions pour améliorer son profil de croissance et diversifier ses sources de revenus.
Une première incursion en Amérique latine, soit l’achat en partenariat d’un producteur privé d’électricité renouvelable chilien pour 102M$, lui procure un quatrième axe de développement qui plaît à Ben Pham, de BMO Marchés des capitaux.
L’analyste s’attend en effet à ce qu’Innergex investisse ailleurs dans la région, notamment au Pérou.
Bien que le contrat chilien de vente d’électricité prévoit que le prix fluctuera en fonction du marché au comptant après 2020, M. Pham aime que Duqueco exploitent deux petites centrales hydroélectriques, un segment de l’énergie renouvelable qui est l’une des forces d’Innergex.
La société de Longueuil paie un prix raisonnable de 10 fois le bénéfice d’exploitation pour les actifs chiliens, estime-t-il.
Duqueco offre aussi des projets prêts à démarrer qui peuvent presque doubler sa capacité installée de production d’électricité.
M. Pham prévoit qu’Innergex aura besoin de 150 millions de dollars capitaux frais pour mener à bien tous ses projets, au cours des 12 prochains mois.
Une émission de débentures convertibles au début de 2019 est fort probable.
Ses prévisions de flux de trésorerie pour 2018 diminuent de 0,90 à 0,83$ par action en raison des coûts additionnels de développement à court terme, mais celles de 2019 augmentent de 0,96 à 1,01$ grâce à la contribution estimée des nouveaux actifs chiliens.
M. Pham augmente légèrement son cours-cible de 15 à 15,50$ tout en restant neutre concernant le titre.
À ses yeux, les nouveaux actifs hydroélectriques améliorent le profil de la société, ce qui compense en partie le risque associé à l’acquisition historique du producteur éolien américain Alterra Power conclue en février, pour 1 milliard de dollars.
Saputo (SAP, 43,04$): un quatrième trimestre sans éclat en vue
Saputo (SAP, 43,04$): un quatrième trimestre sans éclat en vue
Le quatrième trimestre du producteur de produits laitiers s’annonce mitigé à cause de la conjoncture difficile de l’industrie aux États-Unis particulièrement.
Patricia Baker, de Banque Scotia, prévoit un recul de 0,2% des revenus, une hausse de 6,5% du bénéfice d’exploitation et une progression de 4% du bénéfice à 0,44$ par action.
Les résultats annuels seront dévoilés le 7 juin.
Au Canada, où la concurrence est vive, les revenus devraient rester essentiellement stables à 965M$, signe que Saputo y gagne toute de même des parts de marché.
Le marge canadienne devrait toutefois s’améliorer de 1,1% à 10,7% grâce à la fermeture d’une usine à Ottawa et au renversement de dépenses inhabituelles de mise en marché et d’implantation d’un progiciel de gestion, un an plus tôt.
Sans l’effet des changes, les revenus américains devraient augmenter de 3,2%, Saputo ayant bénéficié des acquisitions de Southeast Milk et de Montchèvre en autres.
À l’international, le recul des prix limitera la croissance des revenus à 3,5%, au quatrième trimestre.
Les économies d’échelle en Australie et une utilisation plus optimale de la capacité de production dans ce pays devraient néanmoins relever le bénéfice d’exploitation de 12%.
Mme Baker continue de croire que la plateforme mondiale de Saputo positionne bien la société pour consolider son industrie et en tirer des avantages concurrentiels, en termes de répartition et de coûts de production.
Lors de la téléconférence, l’analyste espère en apprendre plus sur les synergies à tirer des achats de Southeast Milk, de Montchèvre et de Murray Goulburn et sur le processus de la vente imposée de l’usine australienne Koroit.
Mme Baker renouvelle sa recommandation d’achat. Son cours cible de 57$ entrevoit un généreux potentiel de regain de 34%.
L’analyste table sur des bénéfices de 1,89$ par action en 2018, de 2,13$ en 2019 et de 2,42$ en 2020.