Que faire avec les titres de BRP, Canopy Growth et Empire? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
BRP (DOO, 64,25$): Alumacraft aidera les moteurs Evinrude à regagner de la vitesse
Alors que certains spéculent depuis deux ans sur la possibilité que BRP se lance un jour dans la moto, voilà que le fabricant de ski-doo, sea-doo et des véhicules hors-route Can-Am décide d’ajouter à sa division marine.
L’achat du principal fabricant privé de bateau de pêche en aluminium Aluminacraft est mineur, mais il ajoute 275 concessionnaires et environ 125 millions de dollars canadiens à ses revenus.
La transaction aidera surtout sa division des moteurs marins Evinrude, en perte de vitesse, à mieux concurrencer Yamaha, Honda et Suzuki.
Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, s’attend à d’autres petits achats de fabricants de bateaux pour faire croître le nouveau Groupe marin mis sur pied.
D’ailleurs, BRP confie la direction de ce nouveau groupe à Tracy Crocker, l’actuel vice-président et directeur général d’Evinrude.
BRP pourra optimiser les deux réseaux de concessionnaires, vendre plus de moteurs Evinrude aux acheteurs de bateaux Alumacraft et concevoir de nouvelles embarcations avec les technologies des deux entreprises, entrevoit M. Doersken.
L’analyste rappelle au passage que la grande rivale de BRP, Polaris Industries(PII,121,19$US) vient d’acheter le principal fabricant américain de bateaux pontons Boat Holdings pour 805 millions de dollars américains.
«Nous croyons que BRP envisage activement aussi des transactions de plus grande envergure dans les produits récréatifs motorisés», dit-il.
L’analyste ne touche pas à son cours-cible de 66$ ni à sa recommandation neutre, étant donné que le titre se négocie déjà à un multiple de 22 fois le bénéfice prévu en 2019.
Canopy Growth (WEED, 40,51$): une riche valorisation et des pertes n’ébranlent pas cet analyste
Canopy Growth (WEED, 40,51$): une riche valorisation et des pertes n’ébranlent pas cet analyste
Des ventes plus faibles et des pertes plus élevées que prévu, au quatrième trimestre, n’émeuvent pas du tout Neil Maruoka, de Canaccord Genuity.
Le producteur de cannabis investit dans des actifs encore non productifs et stocke des fleurs séchées et de l’huile de cannabis pour répondre à la demande dès les premières ventes commerciales de pot récréatif en octobre, dit-il.
Une récente débenture convertible de 600 millions de dollars échéant en 2023 porte intérêt à 4,25%. Ce taux «raisonnable» à lui seul ajoute 2$ par action à son modèle d’évaluation.
De plus, Canopy a conclu des ententes pour approvisionner les détaillants ou les distributeurs dans quatre provinces canadiennes jusqu'à maintenant, lui assurant déjà des ventes de 25 000 kg par année.
Canopy a également d’excellentes chances de décrocher une licence pour produire du cannabis médical en Allemagne, croit M. Maruaoka.
L’analyste augmente son cours-cible de 27,50$ à 32$ en se projetant en 2020. Le titre a déjà franchi cet objectif, d’où la recommandation de conserver.
«Bien que Canopy deviendra le chef de file lorsque la vente de cannabis récréatif commencera cet automne, le titre se négocie déjà à un multiple généreux de 30 fois le bénéfice d’exploitation projeté dans deux ans, par rapport à la moyenne de 21,5 fois pour ses semblables», déplore tout de même l’analyste.
Empire Co. (EMP.A, 26,67$): 2019 sera une année pivot pour le propriétaire d’IGA
Empire Co. (EMP.A, 26,67$): 2019 sera une année pivot pour le propriétaire d’IGA
L’année qui commence sera cruciale pour la restructuration de la société de portefeuille propriétaire des épiciers Sobeys, IGA et Safeway, croit Keith Howlett, de Desjardins Marché de capitaux.
Les résultats décevants du quatrième trimestre suggèrent qu’il sera ardu pour la société de profiter de son plan de rationalisation de trois ans en raison de la concurrence intense et de la faible inflation des aliments, dit l’analyste.
La croissance des ventes comparables a été stable au quatrième trimestre malgré les résultats faciles à dépasser d’un an plus tôt.
De plus, la hausse du bénéfice d’exploitation de 25 millions provient entièrement des coupes de coûts de 100M$ de la première année du plan de rationalisation Sunrise qui a vu l’élimination de 800 employés administratifs.
Sans cet effort, le levier de rentabilité a été modeste. M. Howlett s’attendait à mieux étant donné qu’un an plus tôt sa stratégie désastreuse de prix avait plombé ses ventes dans l’Ouest canadien.
C’est d’ailleurs pourquoi Empire devance «avec un certain sentiment d’urgence» un plan pour stimuler ses ventes et gagner des parts de marché plus tôt que prévu même si son projet Sunrise, qui vise cette fois des économies de 150M$, entame sa deuxième année.
«Notre interprétation de la situation est que lorsque les vents de front se lèvent, il faut ramer plus fort», évoque l’analyste.
L’épicier est sorti de la première ronde de son plan de trois ans en bonne posture.
Les progrès globaux sont favorables, mais rien dans «les détails des résultats du quatrième trimestre ne nous incitent à changer pour l’instant notre recommandation de conserver le titre», conclut M. Howlett.
L’analyste de Desjardins maintient aussi son cours-cible de 27$.