Que faire avec les titres de Boralex, Alphabet et Bombardier? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Boralex (BLX, 26,52$): le vent souffle peu
Banque Nationale Marchés des capitaux réduit ses estimations pour les résultats du premier trimestre de 2024 de Boralex en raison des vents plus doux que prévu qui vont faire diminuer la production du secteur éolien.
L’analyste Rupert Merer indique avoir révisé ses estimations pour la génération d’énergie de -3% pour un total de 2314 GWh (auparavant 2376 GWh). Il base son calcul sur des vents moins forts (95% de la moyenne à long terme) partiellement balancés par une production hydroélectrique plus forte (125% de la moyenne à long terme).
Avec cette production ainsi que quelques modifications aux prix et au marché des changes, il ajuste le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) prévu pour le premier trimestre à 196 millions de dollars (M$), en ligne avec le consensus du marché. Le BAIIA annuel pour 2024 bouge lui aussi, et s’arrête à 684M$ (auparavant à 702M$), toujours plus élevé que le consensus de 672M$.
Rupert Merer regarde également du côté des projets en cours. La perspective de la proposition de stockage de 525 MW pour le projet LT1 ontarien devrait être connue sous peu, tandis que la proposition de 380 MW de piles soumise en 2023 devrait atteindre le point de clôture des comptes prochainement. Il rappelle également que la ferme éolienne Apuiat est en construction au Québec et que Boralex a remporté, en janvier, un appel d’offres d’Hydro-Québec pour 365 MW (183 MW nets) de production éolienne, en plus d’un autre 1,2 GW d’énergie éolienne actuellement en construction en partenariat avec Hydro-Québec et Energir.
L’analyste mentionne également que l’entreprise québécoise a terminé son quatrième trimestre de 2023 avec environ 550M$ de liquidités, ce qui lui donne les moyens de financer sa croissance organique. Avec des conditions de financement difficiles à l’heure actuelle, elle pourrait décider de donner une plus grande place à des partenariats.
La Banque Nationale maintient sa prévision de surperformance du titre de Boralex face à son secteur d’activités, ainsi que son cours cible de 39$.
Alphabet (GOOGL, 155,47$US): la restructuration et les coûts font encore de l’ombre
Alphabet (GOOGL, 155,47$US): la restructuration et les coûts font encore de l’ombre
Plusieurs coûts, dont ceux liés à la restructuration, planent encore au-dessus de la tête d’Alphabet pour ses résultats du premier trimestre 2024, estime Bank of America.
L’analyste Justin Post voit tout de même un potentiel de hausse du côté des revenus pour le trimestre, notamment grâce à la force soutenue de la recherche sur Google, du trafic sur YouTube et de la période de Pâques. Bank of America estime à 13% la croissance du nombre de recherches (11% pour le consensus du marché).
Il prévoit des revenus de 7,8G$US pour YouTube, de 9,3G$US pour l’infonuagique et de 7,5G$US pour les réseaux.
Sauf qu’il rappelle que les coûts reliés à la restructuration de l’an dernier doivent être encore considérés. Au même trimestre l’an dernier, Google avait versé 2,6G$US en prestations de départ et avait vu son bénéfice décroître de 1G$US. Justin Post s’attend à ce que le géant technologique doive encore verser 700M$ à ses ex-employés, en plus d’avoir des frais juridiques à payer relativement à la poursuite sur la fuite de données de 2018 et pour laquelle elle a conclu une entente de règlement de 350M$ en février.
Bank of America s’attend ainsi à des marges en baisse, par rapport à l’an dernier, de 45 points de base au premier trimestre de 2024, pour se stabiliser à 34,6%. Les dépenses d’exploitation devraient se chiffrer à 23,1G$US (22,9G$US en 2023), tandis que le bénéfice par action devrait être de 1,48$US (1,50$ l’an dernier).
Il note également un sentiment plus positif des investisseurs envers les avancées de l’intelligence artificielle chez Microsoft que pour Alphabet, même si l’analyste affirme demeurer positif à ce sujet.
Bank of America conserve sa recommandation d’achat du titre d’Alphabet ainsi que son cours cible de 173$US.
Bombardier (BBD.B, 57,35$): déjà un œil sur 2030
Bombardier (BBD.B, 57,35$): déjà un œil sur 2030
La journée des investisseurs que tiendra Bombardier le 1er mai permettra de mettre en lumière les secteurs d’activités qui représenteront les meilleures opportunités de croissance de l’entreprise jusqu’en 2030, avance Banque Royale Marchés des capitaux.
L’analyste James MacGarragle s’attend à ce que l’avionneur québécois souligne la deuxième phase de croissance du côté de la défense, des services généraux ainsi que des services après-vente, trois secteurs qui représentent les avenues les plus significatives aux yeux de la Banque Royale.
Il croit également que Bombardier profitera de l’occasion pour réitérer ses objectifs pour 2025 tout comme un plan d’allocation du capital. L’analyste de la Banque Royale note que l’entreprise devrait terminer l’exercice financier de 2025 avec un flux de trésorerie de plus de 900M$, ce qui lui ouvre plusieurs options tels une croissance des dépenses d’investissement (avions neufs ou rafraîchis), des fusions et acquisitions ou encore un retour aux investisseurs.
Le plan actuel a été dévoilé en 2021, rappelle-t-il. Depuis, Bombardier a atteint ou dépassé les objectifs mis de l’avant et James MacGarragle s’attend à ce que la direction réaffirme ses cibles pour 2025 lors de la journée des investisseurs, notamment à propos de l’inflexion du flux de trésorerie.
Le point à surveiller, selon lui, sera les améliorations possibles de la chaîne d’approvisionnement ainsi que l’étendue de l’influence des investissements récents sur la résilience de l’entreprise.
Pour ce qui est de l’allocation du capital, l’analyste suggère trois avenues. La première serait d’investir dans un nouveau modèle d’avion, ou encore une amélioration des modèles de taille moyenne pour propulser la prochaine ronde de livraisons. La seconde serait de retourner de l’argent aux investisseurs via des dividendes ou des rachats d’action, et la dernière serait d’investir, par le biais de fusions et d’acquisitions, dans deux domaines, soit les services après-vente ou encore chez un fournisseur.
La Banque Royale maintient sa prévision de surperformance du titre de Bombardier face à son secteur d’activités ainsi que son cours cible de 95$.
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