Que faire avec les titres de Bombardier, SNC-Lavalin et Québecor? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Bombardier (BBD.B, 4,17$): plus de délais, plus d’inquiétudes
Raymond James renouvelle une recommandation «performance de marché», mais abaisse sa cible.
La société annonce le report de l’entrée en service du CSeries à la deuxième moitié de l’exercice 2015.
Steve Hansen indique que quand les faits deviennent négatifs au point de déranger, ou quand les principales assises d’une thèse s’effritent, les investisseurs doivent bien investiguer leur investissement, même si le niveau d’évaluation est tentant. Il note que le délai, l’exécution chez Bombardier Transport, et le comportement des marges ont érodé la thèse d’investissement pour Bombardier au cours des derniers mois.
SUIVRE SUR TWITTER:F_POULIOT
L’analyste estime que le report de l’entrée en service du CSeries n’est pas surprenant, mais que la longueur du délai l’est. Bien qu’il soit difficile de les quantifier, il s’attend à ce que les dépenses supplémentaires atteignent plusieurs centaines de millions de dollars. Ces dépenses viendront peser davantage sur le bilan.
L’anticipation de bénéfice 2013 passe de 0,39$ à 0,38$ US par action, celle 2014 de 0,48$ à 41$ US et une anticipation 2015 est introduite à 0,47$ US.
La cible est ramenée de 5,50$ à 4,50$.
SNC-Lavalin (SNC, 49,74$) : baisse de recommandation
BMO Marchés des capitaux abaisse à «performance de marché» sa recommandation.
Bert Powell indique que le titre est en hausse de 18% depuis la révision négative de ses perspectives le 15 octobre. Il estime qu’il reflète maintenant l’absence d’une corruption qui distrayait la direction, de nouveaux dirigeants qui regardent vers l’avant plutôt que vers l’arrière, une pleine valeur du portefeuille d’infrastructures, la probabilité que l’AMF autorise SNC à faire des affaires au Québec, et la perception que la réputation de l’entreprise n’est pas ternie.
L’analyste estime qu’aux prochains résultats, l’attention des investisseurs retournera au carnet de commandes et au potentiel de bénéfices. Il ne s’attend pas à ce que les résultats du quatrième trimestre fassent montre d’une hausse du carnet, ni d’une meilleure visibilité sur le potentiel de bénéfices.
Monsieur Powell ne croit pas non plus qu’une acquisition soit imminente.
L’anticipation 2013 passe de 0,38$ par action à 0,21$, celle 2014 de 2,95$ à 2,67$ et celle 2015 de 3,22$ à 3,16$ CAN.
La cible est à 52$.
Québecor (QBR.B, 25,81$) : vers un réseau sans-fil national?
Desjardins Marchés des capitaux réitère une recommandation «conserver».
Maher Yaghi indique que les médias spéculent sur la possibilité que la société devienne le quatrième joueur national dans le sans-fil au pays. Il dit cependant douter que Québecor se lance dans un tel projet.
L’analyste reconnaît que l’actuelle enchère de spectre pourrait permettre à l’entreprise d’obtenir de la fréquence à plus faible prix étant donné le retrait de concurrents. Il précise cependant qu’il faudrait aussi ensuite investir dans le déploiement du réseau, fournir du service au consommateur, subventionner des appareils, etc.
Monsieur Yaghi note que le lancement du sans-fil au Québec n’a pas été facile, que la plupart des abonnés au service sont des clients de Vidéotron, une marque qui n’est pas connue au Canada anglais. L’entreprise est aussi plus endettée que la moyenne des joueurs de l’industrie. Elle pourrait plutôt choisir de racheter la participation de la Caisse de dépôt. Pareil rachat serait à son avis plus intéressant pour les actionnaires en ce qu’il débloquerait de la valeur (élimination de l’escompte) alors qu’un investissement dans un nouveau réseau ferait plutôt pression sur les flux de trésorerie pour plusieurs années.
La cible est à 29,50$.
SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT