Que faire avec les titres de BCE, Boralex et de Stingray. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
BCE (BCE, 57,44$): des résultats et des objectifs décevants, mais le dividende est solide
À l’instar de ses collègues, Maher Yaghi, de Desjardins Marché des capitaux, a réduit son cours cible après que le principal fournisseur de télécommunications au pays ait dévoilé un quatrième trimestre décevant et des prévisions pour son bénéfice d’exploitation de 3% inférieur aux prévisions, pour 2017.
BCE connaîtra une croissance interne de 1,5 à 2,5% de son bénéfice d’exploitation en 2017.
Son cours cible passe de 64,50$ à 64$, mais il reste l’un des plus élevés des analystes parce que l’analyste apprécie la solidité des flux de trésorerie et des dividendes.
«La société offre peu de croissance interne, mais sa constance en fait un bon choix pour les amateurs de titres peu volatils ou procurant des revenus», indique-t-il.
La progression des abonnés et des revenus par abonné sans fil le rassure. Malgré la forte concurrence que lui livrent Rogers et Vidéotron, les services filaires (Fibe, télé par satellite, internet) devraient prendre du mieux à mesure que BCE poursuit l’installation de son réseau de fibre optique à haut débit jusqu’au domicile.
La société a la capacité financière d’investir d’importantes sommes dans son réseau tout en conservant la flexibilité de relever son dividende de 5% par année (par opposition à Telus qui emprunte pour soutenir la croissance de son dividende et dont les dépenses en capital dépassent 20% des revenus).
Ses flux de trésorerie excédentaires devraient croître de 6,7% en 2017 et de 4,5% en 2018.
Boralex (BLX, 20,27$): des perspectives de croissance bien visibles
Boralex (BLX, 20,27$): des perspectives de croissance bien visibles
Après avoir rencontré le pdg Patrick Lemaire et le chef de la direction financière Jean-François Thibodeau, Nel Ng, de RBC Marchés des capitaux, est confiant que Boralex pourra accroître sa capacité installée de 50%, à 2000 mégawatts, tel que le prévoit son plan stratégique, d’ici 2020.
Grâce à son pipeline de projets en développement, ses perspectives de croissance sont parmi les plus visibles de son industrie, fait valoir l’analyste.
De plus, les dirigeants assurent que l’entreprise peut financer ses projets de 275 millions de dollars à même ses fonds internes, sans avoir à émettre de nouvelles actions, tout en versant de 40 à 60% de ses flux de trésorerie en dividendes.
La croissance devrait aider le titre de Boralex à combattre l’effet négatif qu’aura la hausse des taux d’intérêt sur tous les titres versant ses revenus réguliers.
Le dividende de 0,60$ procure actuellement un rendement de 3%.
M. Ng croit que l’entreprise devrait aussi profiter de son inclusion prochaine dans l’indice S&P/TSX qu’il prévoit lors du remaniement de l’indice en mars.
L’analyste de RBC réitère sa recommandation d’achat et son cours-cible de 23$.
Stingray (RAY.A, 8,90$): un cours record et une croissance interne modestes ne justifient pas une recommandation d’achat
Stingray (RAY.A, 8,90$): un cours record et une croissance interne modestes ne justifient pas une recommandation d’achat
Dans un rapport intitulé «que vaut une croissance interne de 2% ?», l’analyste Bentley Cross, de TD Valeurs mobilières, explique pourquoi il ne recommande pas l’achat du titre du fournisseur de services musicaux.
La société est bien gérée et déploie son capital de façon rentable, mais avec une croissance interne de seulement 2% et un cours record, «nous ne pouvons justifier une recommandation d’achat», dit-il.
«Au cours actuel, les investisseurs paient une plus-value substantielle pour une plateforme dont la valeur repose essentiellement sur des acquisitions», ajoute M. Cross.
Sans acquisition, l’évaluation du titre se comprimerait de l’actuel 14 fois à 10 le bénéfice d’exploitation prévu en 2017, justifie-t-il.
Son plus proche comparable en Bourse, Mood Media(MM, 0,07$US), se négocie à un multiple de 6 fois.
L’analyste augmente tout de même son cours-cible de 8,50 à 9$ parce qu’il modèle dorénavant des acquisitions de 15 millions de dollars par année, 5M$ de plus qu’avant. Cette hypothèse est inférieure aux 25M$ que vise Stingray.
Il recommande de conserver le titre.
La société prévoit que ses économies d’échelle, dans l’achat de programmation de musique par exemple, fassent grimper sa marge de 34,6% en 2016 à 40%, à moyen terme.