Que faire avec les titres d’Alimentation Couche-Tard, d’Air Canada et de Quincaillerie Richelieu? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Alimentation Couche-Tard (ATD.B,61,63$) : des mauvaises nouvelles
L’achalandage des dépanneurs a diminué en juin, ce qui soulève des inquiétudes pour l’action d’Alimentation Couche-Tard, croit Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux.
L’achalandage des dépanneurs aurait diminué de 6,7% en juin comparativement à la même période l’an dernier, selon la firme de recherche IRI. Il s’agit d’un creux de quatre ans. Le déclin est plus modeste sur deux ans à 2,8%, nuance l’analyste. Depuis mars toutefois, la comparaison mensuelle sur deux ans est défavorable, ajoute-t-il. «On ne sait pas ce qui explique cette tendance, mais cela soulève des interrogations sur les ventes de Couche-Tard », s’inquiète-t-il.
À plus long terme, le grand pas qu’a annoncé Volvo vers la voiture électrique soulève des questions sur la vente de carburant des exploitants de stations-service. Oui, Volvo demeure un joueur marginal, concède M. Sklar. Par contre, cela soulève des questions à savoir quel sera l’impact d’une meilleure efficacité des véhicules sur le modèle d’entreprise de Couche-Tard. «C’est une tendance qui peut être négative à long terme et l’on se demande quel sera le point de retournement », écrit l’analyste.
L’agence de la protection de l’environnement aux États-Unis a ajusté ses normes de contenu de carburant renouvelable. Cette nouvelle aura un impact sur d’autres exploitants de dépanneurs, mais pas sur Couche-Tard directement, pense l’analyste. Toutefois, le titre pourrait être sous pression par effet d’entraînement.
BMO Marchés des capitaux maintient sa recommandation « surperformance » et sa cible de 72$.
Air Canada (AC, 17,34$) : Noël en juillet
Air Canada a prévenu le marché que les prévisions pour les résultats du deuxième trimestre étaient «significativement» sous-évaluées. Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, y voit la preuve que l’action du transporteur aérien est, elle aussi, «grandement» sous-évaluée.
Le nombre élevé de passagers et les prix plus abordables du carburant expliquent cette annonce. Un nombre record de passagers pour la saison estivale est aussi l’une des raisons, ce qui fait dire à l’analyste qu’il s’agit de «Noël en juillet» pour le transporteur aérien montréalais.
Les résultats ne sont pas encore dévoilés, mais M. Spracklin estime que bénéfice avant intérêts, impôts, dotation aux amortissements et aux pertes de valeur et location d’avions (BAIIALA) est probablement plus élevé que le consensus des analystes de 20%, pour justifier un avertissement au marché. L’analyste bonifie sa prévision de BAIIALA à 570 M$, soit 20% de plus que le consensus de 475 M$, mais bien plus que sa prévision initiale de 403 M$.
Air Canada reste le favori de M. Spracklin dans le secteur du transport. Il la maintient sur sa liste de recommandation, la meilleure recommandation d’achat. Sa cible passe de 21$ à 25$.
Quincaillerie Richelieu ( RCH, 29,80$) :ça va bien
Les choses vont bien pour Quincaillerie Richelieu, s’enthousiasme Leon Aghazarian, de Financière Banque Nationale. La bonne posture de l’entreprise lui donne les moyens de redéployer du capital pour faire des acquisitions et retourner de l’argent aux actionnaires, selon lui.
Au deuxième trimestre, la société a affiché une forte croissance interne, note l’analyste. En fait, il s’agit du douzième trimestre consécutif de croissance interne au Canada et aux États-Unis.
La tendance devrait se poursuivre grâce à un marché de la rénovation en expansion aux États-Unis, à la croissance économique à travers le Canada, à des gains de part de marché et à une présence renforcée dans les détaillants.
Les choses vont bien du côté des marges, également, avec un troisième trimestre consécutif de croissance. L’amélioration s’explique par une augmentation des prix de vente, une augmentation des ventes et par des prix de devises plus favorables. L’analyste note que la direction est prête à accroître ses prix si les devises ne lui sont plus favorables.
De plus, Richelieu devrait terminer l’année avec 40 M$ en encaisse, prévoit M. Aghazarian. Cela apportera un soutien à sa recherche d’acquisitions et à son désir de retourner de l’argent aux actionnaires sous forme de rachat d’actions et de dividendes.
Il maintient sa recommandation «surperformance» et sa cible de 33,50$.