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Le rejet de la dure offre présentée par Quebecor à ses 253 employés en lock-out est devenue LA nouvelle de la semaine (avec le fabuleux sauvetage des mineurs chiliens).
On a compris que Pierre-Karl Péladeau avait manifestement gagné son pari de fabriquer un journal avec des moyens réduits, puisque même les journalistes sur le trottoir reconnaissaient que plus rien ne serait désormais pareil. Ils étaient résignés à des mises à pied massives.
Mais Quebecor a voulu trop profiter de son avantage. Les conditions proposées pour un règlement étaient brutales et il n’est pas surprenant qu’elles aient été rejetées aussi clairement, à 89,3 % des voix. Dans les faits, le sabordage de ruefrontenac.com et la clause non-concurrence assujettie à la prime de départ empêcheraient les gens de gagner leur vie après voir dit adieu au journal.
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On aura au moins reparlé de cet interminable conflit qui s’étire maintenant depuis 21 mois. Il n’a pas fait les manchettes souvent, pour au moins deux bonnes raisons.
D’abord, il ne s’est pratiquement rien passé depuis le début, en janvier 2009. Quelques manifestations, quelques jugements de cour, quelques engueulades, mais pas de véritables négociations. À part le développement de ruefrontenac.com, c’est comme si le conflit avait sombré dans une profonde léthargie. Comment donc parler de cette affaire s’il ne se passe rien ?
Et surtout, dans le milieu des médias, on a senti un profond malaise à traiter du lock-out. PKP a la dégaine facile et il tire sur tout ce qui bouge. Il est en chicane chronique avec Radio-Canada. Idem avec La Presse. Ce n’est pas non plus le grand amour avec Transcontinental, éditeur du journal Les Affaires, contre qui il s’est retrouvé devant les tribunaux concernant le métro de Montréal et les journaux gratuits.
Ne voulant pas jeter de l’huile sur le feu, plusieurs médias se sont donc tenus coi. Sans compter bien des chroniqueurs qui, parce qu'ils sont liés à TVA ou au Journal de Mtl, sont demeurés sur les lignes de côté, invoquant un conflit d'intérêt. Seul Le Devoir y est allé de comptes-rendus réguliers, ce qui demandait un certain courage puisqu’il est distribué par Les Messageries Dynamiques… qui appartiennent à Quebecor.
Le conflit va malheureusement continuer, et on devine que PKP doit être de mauvaise humeur. Cela ne devrait pas empêcher les journalistes et chroniqueurs de faire correctement leur travail. La peur n’est pas une vertu en démocratie.