BLOGUE. C’est fait : aucun cégep de la région de Québec ne va se retrouver en grève. Les étudiants des cégeps Sainte-Foy, FX Garneau, Limoilou et Lévis-Lauzon ont voté tour à tour, majoritairement, contre le débrayage.
Sont-ils plus riches que les autres ? Faut-il y voir une autre manifestation de l’exception Québec ?
Non. Plus simplement, c’est le fait de pouvoir décider librement et en grand nombre qui vaut ce résultat.
Dans tous les cas, le vote a été confidentiel : soit par Internet, soit par bulletin secret. On a donné le temps aux étudiants de s’exprimer : à Limoilou, ils avaient pas moins de trois jours pour participer au scrutin.
Résultat : les taux de participation ont été impressionnants, de 68 % jusqu’à 89 % à Sainte-Foy ! Et le pourcentage de vote contre la grève a lui aussi été concluant, de 56 % à Lévis-Lauzon à 72 % à Sainte-Foy.
Ce qui ne veut pas dire que les étudiants endossent pour autant la hausse des droits de scolarité imposés par le gouvernement : toujours à Sainte-Foy, on a accepté - de justesse, à 50,2 % - l’idée d’un débrayage d’une journée, le 22 mars, question de faire valoir son opposition. Les trois autres cégeps ne déserteront pas les salles de cours. La perspective de perdre éventuellement des semaines pour une cause qui est loin d’être gagnée, et de devoir ensuite rattraper le temps perdu, a semblé calmer le jeu.
Il faut en retenir ceci : il n’y a pas d’unanimité dans le clan étudiant. Et lorsqu’on leur laisse véritablement le temps et la liberté de se prononcer, les étudiants sont prudents.
Il n’y a pas eu d’analyse approfondie des liens entre les résultats des votes et les modes de scrutin, mais je serais prêt à gager que les votes secrets sont moins favorables à la grève… et que les fameuses assemblées où on se prononce à main levée, elles, le sont plus.
À vous de conclure : où la démocratie, la vraie, s’exerce-t-elle davantage ?