L’industrie québécoise du camionnage a besoin de renfort, alors même que notre économie vivote. Imaginez ce que ce serait si elle se réveillait!
Mais comme il lui faut de toutes façons regarnir ses troupes, elle s’apprête à lancer une campagne de publicité pour éclairer son image.
C’est en gros ce que vient de me dire le PDG de l’Association du camionnage du Québec, Marc Cadieux.
Mon attention avait été éveillée par deux messages publicitaires diffusés coup sur coup à la radio, l’un de Transport Jacques Auger, l’autre de Rosedale Transport. Dans les deux cas, on sollicitait des candidats chauffeurs. Et d’après ce qu’on me dit, ce ne serait que la pointe de l’iceberg… d’autres, comme le Groupe Robert, seraient activement à la recherche de personnes qualifiées.
Ce n’est pas étonnant. Comme toutes les industries, celle du camionnage vieillit. Ils sont nombreux, les chauffeurs de poids-lourds, à être au bord de la retraite. Il faudra les remplacer.
Mais malgré le côté road movie du métier, il n’est pas facile. La congestion empire sur les routes. Ceux qui font du trafic transfrontalier avec les Etats-Unis doivent composer avec deux réglementations, des heures de service différentes, de la paperasserie à remplir, des horaires serrés… il ne suffit pas d’être un bon conducteur, il faut quasiment être une sorte de gestionnaire!
L’Industrie a besoin de relève. «Pas juste de chauffeurs, précise Marc Cadieux, mais aussi de mécaniciens et de répartiteurs. Il faut du renfort.»
Éventuellement, les conditions de travail, y compris la rémunération, devront s’ajuster. À la hausse. Mais il y aura forcément un impact sur le prix des marchandises qui transitent par camion. Surtout si la pénurie que l’on redoute finit par se concrétiser.
Déjà, la baisse du dollar canadien dynamise les exportations vers les Etats-Unis. En revanche, les camions qui reviennent du sud de la frontière sont moins pleins… les produits importés coûtent plus cher.
Reste que la demande pour de nouveaux candidats demeure, alors que l’économie canadienne avance à pas de tortue. «Si elle devait redémarrer, nous aurions de gros problèmes, de là l’importance de préparer la suite», dit Marc Cadieux.
Comme conducteurs de voitures, nous savons tous apprécier le professionnalisme des bons chauffeurs de gros camions. On ne veut surtout pas avoir à côtoyer des amateurs à bord de ces mastodontes. Il fau donc souhaiter que le recrutement, et les programmes de formation, fonctionnent bien.
Et s’il se retrouve encore plus de camions sur les routes, compte tenu de l’engorgement des réseaux de chemins de fer, ce sera le signe que l’économie se porte mieux!