BLOGUE. À votre avis, qu'est-ce qui compte le plus quand il s'agit de décrocher un premier emploi? Votre diplôme? Votre réseau de contacts professionnels? Votre cerveau? Ou encore, votre joli minois? Pas facile à dire. Pourtant, la réponse existe et n'est peut-être pas celle que vous imaginez…
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Deux chercheurs se sont posés la question le plus sérieusement du monde et ont fait, je crois, une belle découverte grâce à cela. Ryan Sullivan, professeur d'économie à l'Institut de management de la Navy (États-Unis), et Alissa Dubnicki, chercheuse en économie à l'École Maxwell de l'Université de Syracuse (États-Unis), ont signé ensemble une étude intitulée Beauty, brains, and connections: Which characteristics predict success in the economics PhD junior job market? Celle-ci montre que le facteur déterminant pour bien démarrer sa carrière est d'avoir la gueule de l'emploi…
Ainsi, M. Sullivan et Mme Dubnicki ont réussi à mettre la main sur des données détaillées concernant 1 010 jeunes diplômés en maîtrise d'économie souhaitant, en août 2011, décrocher un poste dans une université américaine. Ces données concernaient, entre autres, leur cursus universitaire, les études économiques qu'ils ont signées, les cours qu'ils ont donnés (comme assistant, par exemple), les professeurs qui les ont suivis durant leur maîtrise, tout comme leur nationalité, leur âge et leur sexe.
Ce n'est pas tout. Des données supplémentaires ont été recueillies, à l'image de leur beauté : il a, en effet, été demandé à 10 étudiants d'attribuer une note à l'attractivité de chacun de ces jeunes diplômés, à partir de photos d'identité. (Je sais que tout le monde se trouve moche sur une photo d'identité, mais la méthodologie appliquée par les deux chercheurs – celle d'Hamermesh et Biddle (1994) – a déjà fait ses preuves, et est généralement considérée comme fiable pour comparer la "beauté" de différentes personnes.)
Puis, les deux chercheurs ont contacté les universités de chacun des jeunes diplômés pour avoir des détails sur le premier emploi décroché par ceux-ci. Et ce, durant la période de temps allant d'août 2011 à mars 2012.
Pour terminer, ils ont regardé les éventuelles corrélations entre ces multiples données et le fait d'avoir décroché, ou pas, un premier emploi intéressant. Résultats? Forts instructifs…
> Deux critères favorables. Seulement deux facteurs sont réellement déterminants pour le début de carrière d'un jeune diplômé en maîtrise d'économie. Le tout premier concerne la ou les publications d'études qu'il a faites durant son cursus universitaire : ai jamais un étudiant a réussi à en faire paraître dans des publications réputées, alors il est promis à un bel avenir. Le second, c'est la réputation des universités et des écoles qu'il a fréquentées : celui qui a, par exemple, le nom de Harvard, Stanford ou Princeton sur son CV a indubitablement une longueur d'avance sur les autres.
> Trois critères défavorables. Des facteurs peuvent jouer contre soi. L'étude en a identifié trois, soit :
– Le temps passé à enseigner (nombre d'étudiants assistent des professeurs durant leurs études, afin de gagner de l'argent);
– Le temps pris pour obtenir sa maîtrise;
– Le fait d'être d'origine asiatique ou africaine.
Autrement dit, les jeunes diplômés en maîtrise d'économie dont les parents sont Chinois et qui ont pris plus de temps pour étudier que les autres parce qu'ils devaient travailler pour payer leurs études semblent rencontrer beaucoup de difficultés à bien démarrer leur carrière.
> L'atout du bon prof. Avoir eu comme professeur de maîtrise quelqu'un de réputé dans le milieu universitaire joue en faveur du jeune diplômé, même si cet avantage n'est pas déterminant.
> Avantage à la beauté. Les jeunes diplômés qui sont de belles jeunes femmes à la peau blanche ont un net avantage sur les autres.
Bref, si l'on veut décrocher un premier emploi intéressant, mieux vaut avoir déjà réalisé un bon coup professionnel (en l'occurrence, avoir publié une étude économique avant même l'obtention de son diplôme) et avoir des noms d'universités qui frappent sur son CV (Harvard, Cambridge, etc.).
Sans oublier, mesdames, le fait que votre féminité peut grandement jouer en votre faveur. «De manière générale, cela signifie que les candidats à un poste intéressant ont tout intérêt à soigner leur apparence, pour ne pas dire à rayonner de joie de vivre, au moment des entretiens», soulignent les deux chercheurs dans leur étude.
En passant, Victor Hugo a dit dans son Post-scriptum de ma vie : «Aucune grâce extérieure n'est complète si la beauté intérieure ne la vivifie. La beauté de l'âme se répand comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps».
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