Je m’en rappelle comme si c’était hier. Il faisait chaud, très chaud. C’était au début de juillet 2015 et j’attendais impatiemment l’arrivée de notre petite fille Victoria. Depuis déjà plus d’un an, on faisait des tests à n’en plus finir afin de développer la recette de notre nouveau gin romeo’s, mais on n’arrivait à rien de concluant.
J’avais mis la barre très haute. Non seulement je voulais qu’il soit exceptionnel, mais surtout qu’il soit la définition même de la fraîcheur! Ceux qui me connaissent savent que je travaille avec des mots clés. Afin de développer la recette de PUR vodka, j’avais le mot «pureté» en tête. Cette fois, pour le gin, c’était «fraîcheur».
On avait pourtant tout essayé. Pamplemousse, gingembre, bergamote... rien n’y faisait. Je n’arrivais pas à trouver la fraîcheur que je cherchais tant. Ça me rendait fou, car il était déjà minuit moins une si nous voulions commencer la commercialisation du produit à la SAQ avant Noël. Je commencais sérieusement à douter que l’on puisse lancer le gin quelques mois plus tard.
Afin de discuter du problème, j’ai invité notre ambassadeur de marque Stéphane Rochefort dans un restaurant pas très loin de chez moi. On devait prendre une décision concernant cette fameuse recette. Non seulement on ne la trouvait pas, mais on commençait à avoir investi beaucoup d’argent dans le développement de celle-ci sans aucun résultat.
Nous avons décidé d’aller à la Brasserie Bernard. Nous étions trois. Stéphane, Karolyne Auger (sommelière et ambassadrice de marque chez PUR Vodka), et moi. Tout comme Stéphane, j’ai décidé d’opter pour un tartare en entrée et Karolyne opta pour la soupe froide du jour. Rapidement, nous nous sommes mis à discuter du report du lancement du gin au début de 2016. Nous étions tous déçus, mais nous n’avions pas le choix. Pas de recette, pas de gin!
À peine avions-nous commencé notre tartare que Karolyne commanda une seconde soupe. Quelques instants plus tard, elle me coupa et me dit: «Nic, goûte à la soupe». Je trouvais ça drôle comme demande, mais j’y ai goûté. Instantanément, je compris ce qu’elle voulait me dire. La soupe était tellement fraîche, tellement délicieuse. Je n’en revenais pas. La soupe goûtait exactement ce que je recherchais pour mon gin! J’ai immédiatement décidé de commander une autre soupe. À trois, nous avons commandé huit soupes en une heure! C’était exactement ce que nous cherchions: la fraîcheur. Après avoir demandé les ingrédients de la soupe (concombre, aneth, lavande, amande, citron) à Nathalie, l’une des propriétaires du restaurant, je savais que nous avions finalement trouvé ce que nous cherchions depuis plus d’un an. Karolyne avait trouvé la recette du gin en mangeant une soupe!
Cette anecdote peut vous sembler farfelue, mais c’est très souvent de cette manière que les meilleures idées nous sautent aux yeux! Un entrepreneur doit être à l’affût en permanence, car il ne sait jamais quand cette fameuse idée surviendra. Karolyne aurait pu tout simplement manger la soupe sans penser à autre chose, mais elle était à l’affût.
Saviez-vous que c’est à force de devoir copier à la main des pages de ses livres de droit que Chester Carlson a inventé la photocopieuse Xerox afin de lui faciliter la vie? L'application Instagram à été inventée parce que les fondateurs trouvaient que les photos qu’ils prenaient avec leur téléphone n’étaient pas belles. Ils ne cherchaient pas nécessairement une idée pour se lancer en affaires, ils vivaient tranquillement leur vie quand l’idée est tout simplement apparue.
On est tous à la recherche de la fameuse idée qui changera notre vie, mais comme dans bien des domaines, ce n’est pas nécessairement en cherchant que l’on trouve ce que l’on veut, mais plutôt en étant en tout temps, à l’affût!