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Le ministre des finances du Canada, Jim Flaherty, vient de resserrer la vis pour les prêts hypothécaires. À notre avis, il s'agit de mesures timides, mais ce geste démontre bien la volonté du gouvernement de calmer l'insatiable faim des canadiens pour la consommation à crédit.
Bien sûr, la période d'amortissement est écourtée de 35 à 30 ans, les prêts sur marges hypothécaires ne seront plus garantis et le montant maximum à emprunter est fixé à 85% de la valeur de l'habitation (au lieu de 90%). Mais nous préconisons davantage : le retrait définitif du gouvernement dans le milieu hypothécaire. La Société Canadienne d'Hypothèques et de Logement (SCHL) ne devrait pas garantir les prêts. Si une banque ne souhaite point prendre un certain risque, pourquoi est-ce que les contribuables devraient le faire?
Nous pensons qu'une mise de fonds de 25% pour toute habitation constitue une limite acceptable et nécessaire! Lorsqu'on achète une maison, toutes sortes d'imprévus peuvent survenir : bris des conduits d'égoûts, déplacement des sols, perte d'emplois, maladies graves au niveau des occupants, etc. Bref, sans le 25% de mise de fonds, comment survivre en cas de malheur?
Ne rêvons point. Nous venons d'assister à l'opposé : un souhait de la part de quelques groupes pour plus de réglementation! On pointe du doigt les cartes de crédits, que l'on voudrait restreindre. Il ne fait nul doute que ce type d'endettement est néfaste et s'avère trop utilisé. Cependant, lorsqu'un prêt demeure impayé, la facture est refilée à la banque, et non aux contribuables.
Sans la SCHL, un individu qui patauge dans les dettes à la consommation aurait toujours l'option de vendre sa maison, afin de dégager les 25% de mise de fonds pour éponger ses dettes (si l'immobilier ne s'effondre point, évidemment). Mais avec la situation présente, cette option demeure non disponible. Appliquer davantage de restrictions sur les cartes de crédit entraînera tout simplement la création de nouveaux produits d'endettement.
On accuse souvent les banques canadiennes de prêter à outrance. Pourtant, on disait la même chose des banques américaines lorsque Fannie Mae et Freddie Mac (l'équivalent de la SCHL ici) les encourageaient à le faire!