Nous n'en sommes pas à notre premier billet sur nos craintes par rapport à l'économie canadienne. Ceux qui nous suivent depuis un certain temps connaissent notre réticence envers les titres canadiens. Nous avons maintenu cette attitude prudente face à ce marché au cours des sept dernières années. Pourtant, hormis durant la crise financière, aucun événement majeur négatif ne s'est produit. Nous surveillons toutefois l'évolution de la situation.
Nous portons particulièrement attention aux commentaires du chef de la direction de BMTC, M. Yves Desgroseillers. Nous estimons que cette société figure parmi les mieux gérées au Canada, et elle nous permet d'obtenir quelques indices sur la santé de notre économie. Soulignons que BMTC détient, entre autres, les magasins Brault & Martineau, Economax et Galerie du Sommeil. À l'annonce des résultats du deuxième trimestre 2014, M. Desgroseillers déclara que la performance de la société découlait d'une réduction significative des dépenses des consommateurs dans son secteur. Il mentionna que le resserrement des conditions du crédit ainsi que les pertes d'emplois freinaient l'achat de biens durables, dont les meubles. Notons qu'il fait référence à la situation du Québec, puisqu'il s'agit de son marché.
Le constat pour l'ensemble du Canada ne semble guère plus réjouissant. Le détaillant Meubles Léon a subi une baisse des ventes des magasins comparables de 1,3% lors du même trimestre. La société avait acquis son concurrent The Brick l'an dernier, ce qui rend ses résultats encore plus fiables pour prendre le pouls de ce secteur, alors qu'elle est devenue le plus grand réseau de magasins de meubles, appareils électroménagers et appareils électroniques au pays.
Kyle Bass, un gestionnaire du fonds de couverture texan Hayman Capital, paria contre les prêts ''subprime'' aux États-Unis en 2007. Il entretient une opinion fort négative sur les perspectives de l'immobilier canadien. Cet article (cliquer ici) mentionne la société Home Capital Group ainsi que deux grandes banques canadiennes. Nous pouvons difficilement être en désaccord avec son point de vue.
La devise canadienne
Nous devons concéder que détenir la majorité de ses avoir ailleurs qu'au Canada signifie une exposition à la fluctuation des devises étrangères. Quant à nous, nos investissements s'avèrent concentrés chez nos voisins du sud. Pour certains, il s'agit d'un risque supplémentaire aux fluctuations boursières. En effet, une baisse des marchés jumelée à une chute de la devise américaine exacerberait nos pertes, le cas échéant. Toutefois, nous estimons que la devise canadienne devrait se transiger à un prix inférieur. Il ne s'agit pas ici d'une prédiction, mais d'un constat de la différence du prix des différents biens entre le Canada et les États-Unis. Le prix des maisons constitue un bon exemple.
Un blogueur californien, Scott Grannis, pense que notre devise serait surévaluée de 20% par rapport au dollar américain (cliquer ici pour accéder au billet). En utilisant le principe de la parité du pouvoir d'achat, il effectue une comparaison entre la devise de son pays ainsi que celle de différents pays ou nations, dont le Japon, le Royaume-Uni, l'Australie, l'Europe et bien sûr, le Canada. Nous ne cherchons pas à faire un pari sur la fluctuation des devises, mais nous pouvons affirmer que nous ne sommes pas particulièrement inquiets par rapport au fait que nos avoirs en Bourse ne soient pas libellés en dollars canadiens.
Notre dernière lettre semi-annuelle discute un peu plus en détails de notre position vis-à-vis le Canada (cliquer ici pour la visionner). Elle contient également des commentaires concernant notre achat du titre Best Buy (BBY-N), ainsi que la vente de Western Union (WU-N).
P.S.: La lettre stipule à la fin que notre site web subira une grande transformation dans les prochains mois. Or, c'est déjà fait!
Au sujet des auteurs du blogue : Patrick Thénière et Rémy Morel sont analystes financiers et propriétaires de Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com