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Il s'avère très difficile d'ignorer les événements qui se déroulent en Europe ces jours-ci. La plupart des investisseurs boursiers voient leurs titres s'effondrer chaque fois que des échos d'instabilité surviennent de l'autre côté de l'Atlantique. Les autorités sont dans l'impasse. Elles cherchent une solution, mais la vraie solution à adopter n'est pas facile.
Actuellement, la Grèce connaît encore une fois une crise sévère, car il lui est impossible d'atteindre ses objectifs de réduction de déficit comme prévu. Quelle surprise! On coupe sévèrement dans les dépenses, mais on oublie que ce genre de mesure affecte directement les revenus de l'état. Par le passé (et encore aujourd'hui), les gouvernements utilisaient régulièrement l'emprunt pour octroyer des services pour lesquels la société ne détient pas les moyens financiers de s'offrir. Ces dépenses publiques créaient des revenus par le biais des taxes et des impôts des particuliers, directement ou indirectement. Lorsque le président d'un pays prévoit émettre des subventions pour stimuler la création d'emplois, il pense à toutes les répercussions. Un gros investissement dans un projet contribue à faire travailler des citoyens qui paient de l'impôt. Une fois cet impôt payé, ces citoyens dépensent dans les restaurants et les boutiques. D'autres impôts et taxes sont donc engendrés. Or, il est tout à fait normal de penser que si l'on commet l'action inverse en réduisant les dépenses, des répercussions négatives sont à prévoir.
Par conséquent, chaque coupure dans les dépenses devraient être contrebalancées par des incitatifs pour le secteur privé. On doit les amener à investir, à embaucher et à dépenser. Nous n'avons pas été témoins d'efforts significatifs en ce sens. Dans bien des cas, le contraire se produit. Par exemple, lorsque les autorités ont sévèrement resserré les règles pour les fonds de couvertures en Europe, elles ont également découragé certains à poursuivre leurs opérations, en plus d'effrayer tout nouvel aspirant dans ce domaine. Ajoutons à cela les augmentations de taxes et d'impôts, et nous pouvons comprendre aisément que le travail au noir, qui s'avère un fléau en Grèce, ne sera pas enrayé de sitôt!
Hormis l'instauration de sérieux incitatifs pour relancer l'économie dans le secteur privé, la mesure à adopter la plus efficace résiderait dans la restructuration de la dette. Pour alléger le fardeau financier, la Grèce devrait se voir accorder une importante réduction de sa dette. Cependant, les banques allemandes et françaises s'y opposent farouchement, car elles détiennent de grandes quantités de dettes souveraines!
Voilà un débat que nous pourrions lancer afin de trouver les responsables de la crise actuelle. À qui la faute? Les gouvernements qui ont trop émis de dettes ou les banques qui en ont trop acheté? Nous croyons que les responsabilités devraient être partagées, mais les politiciens, les experts et la population se rangent souvent d'un côté lorsque vient le temps d'émettre leur opinion. Bref, sans une réduction de dette (officiellement appelée une situation de défaut), toutes sortes de solutions seront envisagées. Il pourrait s'agir d'un autre sauvetage par les autorités, ou encore la création d'une autre forme de dette pour renouveler les emprunts actuels. Cependant, ces solutions ne feront que reporter le problème à plus tard. La dégradation en Europe se poursuit.
Il faut donc s'attendre à une longue période de turbulences dans les marchés boursiers, et si possible, considérer cette volatilité avec un oeil opportuniste. Certains titres aboutiront à des prix nettement plus intéressants que d'autres. Même sans nouvel argent de côté, on peut rehausser le rendement de son portefeuille en effectuant des changements, si les nouvelles probabilités s'avèrent nettement en sa faveur.