Radio-Canada a beau fonctionner sur un budget compressé, cela n’empêche pas certains de ses employés de penser à l’avenir. C’est notamment le cas de Xavier Kronström Richard, éditeur des réseaux sociaux qui, avec ses comparses Jean-Martin Thibault et Thomas Le Jouan, tient à bout de bras Radio-Canada Lab.
Créée en 2012 pour brasser des idées, l’entité franchira une nouvelle étape le 18 février prochain, en lançant un incubateur qui permettra aux employés de la société d’État de concrétiser leurs idées. «C’est bien beau de réseauter, puis d’avoir des bonnes idées, mais il faut aussi expérimenter», explique Xavier Kronström Richard, qui a convaincu ses patrons de créer le Radio-Canada Lab en revenant de l’édition 2012 du festival numérique South by Southwest.
Concrètement, tous les employés de Radio-Canada ont jusqu’au 20 mars pour soumettre leurs idées sur la plateforme corporative IdeaScale. Les sept équipes dont les idées seront les plus populaires sur la plateforme seront ensuite invitées à les présenter devant les employés de la société d’État le 30 mars. À cette occasion, un jury sélectionnera parmi les sept équipes finalistes celles qui pourront concrétiser leur projet.
Les projets proposés pourraient aider Radio-Canada à mieux remplir sa mission, mais aussi, à aller chercher de nouvelles sources de revenus ou à économiser. «Ça pourrait aussi bien être un tableau dynamique de photos liées à l’actualité tirées de Twitter, une plateforme de storytelling ou même une solution pour diminuer la consommation d’électricité de nos studios», explique l’instigateur du projet.
Les employés gagnants seront libérés de leurs fonctions pendant quatre semaines afin de réaliser un prototype. Xavier Kronström Richard espère que les projets dont les résultats seront les plus prometteurs se transformeront en projets à part entière de Radio-Canada.
Le budget dont disposeront les équipes retenues pour réaliser leur prototype n’a pas encore été déterminé. Toutefois, Xavier Kronström Richard soutient qu’il disposera d’une enveloppe, que le jury pourra répartir comme bon lui semble : «Ça pourrait aussi bien être un seul projet, que deux ou trois, mais ça va dépendre de l’enveloppe et du coût des projets.»
L’incubateur de Radio-Canada est donc modeste et on sent que ce n’est pas un projet qui émane d’en haut de la tour. En effet, le Lab lui-même est une entité informelle, cette dernière n’ayant aucun employé attitré, ses trois instigateurs étant officiellement affectés à d’autres fonctions. Malgré tout, Xavier Kronström Richard a de grandes ambitions pour la suite des choses.
Notamment, le spécialiste des médias sociaux aimerait ouvrir l'incubateur aux idées issues de l’externe et même éventuellement accueillir des start-ups chez Radio-Canada : «C’est tout un défi de faire en sorte que la philosophie des start-ups rencontre celle d’une société d’État comme Radio-Canada, lance Xavier Kronström Richard. […] L’objectif, c’est d’arriver à un résultat concret qui va déboucher sur des innovations que nos patrons vont pouvoir présenter en se pétant les bretelles. »