BLOGUE. Les trois co-fondateurs de Knova veulent faire d’une idée très simple un produit millionnaire. Cette idée est de permettre à quiconque de partager un document par l’entremise d’un code QR, une variante du code-barre dont le motif en 2D peut être lu par n’importe quel téléphone intelligent.
Le produit qu’en ont tiré les entrepreneurs Julien Le Roux, Gabriel Deschêsnes et Alexandre Demers s’appelle TagMyDoc. Bien que l’entreprise ait été fondée en octobre 2010, TagMyDoc n’a vu le jour qu’en novembre 2011. Notamment, les entrepreneurs ont attendu qu’une demande de brevet protégeant le service ait été déposée. Il faut dire que ces derniers visent haut. Ils ont déjà compété deux rondes de financement et souhaitent en boucler une troisième dans les six chiffres en septembre prochain.
Concrètement, TagMyDoc héberge les documents de ses utilisateurs et associent à chacun un code QR qui pointe vers une page permettant de les télécharger. Ainsi, quiconque dispose d’un téléphone intelligent et d’une application de lecture de code QR peut ouvrir le document partagé à partir du code généré par TagMyDoc. Le code apparaissant dans l'image ci-dessus vous permettra d'ailleurs de lire le présent billet sous la forme d'un fichier Word, sur votre téléphone mobile.
TagMyDoc aurait déjà franchi la barre des 100 000 utilisateurs, mais moins de 1 % d’entre eux paient pour le service. En effet, TagMyDoc permet d’entreposer gratuitement une centaine de documents de moins de cinq mégaoctets. L’entreprise offre toutefois des forfaits d’abonnement permettant de dépasser ces limites, dont le prix varie entre deux et trois dollars par mois. « Il y a beaucoup de professeurs et de conférenciers qui utilisent notre service, qui leur permet de distribuer des documents sans utiliser de papier », fait par ailleurs valoir Julien Le Roux, VP marketing de l’entreprise. Il ajoute qu’une entreprise pharmaceutique australienne utilise également le service pour associer à ses médicaments à une fiche d’information.
L’entreprise, qui n’investit pas en publicité, consacre toutes ses ressources au développement technologique du produit. Notamment, l’entreprise a lancé sa propre application mobile de lecture de code QR optimisée pour son service ainsi qu’une application Windows s’intégrant à Word, qui permet d’ajouter un document à TagMyDoc à partir de l’interface du traitement de texte. « Dans les prochains mois, on voudrait faire la même chose avec PowerPoint ou Excel, de même que développer avec l’API de Dropbox, pour permettre à nos utilisateurs de partager leurs fichiers qui s’y trouvent », explique Le Roux.
Les utilisateurs de TagMyDoc ne déposent qu’entre 200 et 300 documents par jour sur le site, tandis qu’à peine 600 à 700 codes QR générés par le site sont lus quotidiennement. Ce n’est pas si mal, mais on voit mal comment l’entreprise, qui compte sept employés, atteindra la rentabilité.
Dans les faits, TagMyDoc semble être davantage une fonctionnalité qu’une entreprise. Aussi, si elle réussit à attirer assez d’utilisateurs, ses meilleures chances de succès reposent sur son éventuelle acquisition.
Après tout, SlideShare, une autre fonctionnalité très utile pour les conférenciers, a été acquise par LinkedIn au prix de 119 millions de dollars. Comme LinkedIn, les services d’hébergement en nuages Box.net et Dropbox pourraient aussi se montrer intéressés… pourvu que TagMyDoc devienne beaucoup, beaucoup plus populaire.
À propos de La start-up de la semaine :
Chaque semaine dans la mesure du possible, je présente sur ce blogue une start-up québécoise prometteuse. Vos suggestions sont les bienvenues et je vous invite à m’en faire sur Twitter, Google + ou directement par courriel à julien.brault@tc.tc