Le réseau social Google+ n’offre que peu d’avantages distinctifs à ses membres par rapport à Facebook, mais il en offre de nombreux aux entreprises. La seconde partie de ce constat a été mise en lumière par Tim Reis, directeur social et mobile de Google en Amérique, dans le cadre de la conférence qu’il a présentée hier à Ecom Montréal. Qui plus est, le réseau social n’est pour autant déserté par ses membres. Tim Reis a révélé que le réseau social avait franchi la barre des 100 millions d’utilisateurs, dont la moitié visitaient le site tous les jours.
Google n’a jamais caché que le lancement de Google+ s’insérait dans une stratégie beaucoup plus vaste visant à transformer l’ensemble de l’entreprise. Tim Reis a toutefois dressé un portrait plus précis de la stratégie de son employeur devant les spécialistes du marketing réunis au Centre Mont-Royal. Et cette stratégie semble avoir été taillée sur mesure pour les annonceurs, qui sont à l’origine de quelque 97% des revenus de Google.
Répondant à la critique soutenant que Google a lancé un réseau social similaire à Facebook, Tim Reiss a offert une réponse toute prête : « Nous ne voulions pas créer un réseau social, nous voulions rendre notre écosystème plus social ». Son affirmation est tout à fait conforme à la réalité, sauf qu’elle ne va pas droit au but. Dans les faits, Google visait surtout à bonifier son offre publicitaire actuelle de fonctionnalités sociales.
Ainsi, les annonceurs de Google peuvent intégrer des boutons +1 dans leur publicité et y afficher les contacts de l’internaute qui ont accordé un +1 audit annonceur : « Le taux de clics d’une publicité augmente de 5 à 10 % lorsqu’un élément social y apparaît», a affirmé le cadre de Google. Cette simple statistique explique en partie pourquoi Google accorde tant d’importance à son initiative sociale et pourquoi l’entreprise n’a pas cru bon d’afficher de la publicité sur Google+. Aussi, cette intégration sociale s’applique aussi bien aux bannières qu’aux publicités contextuelles vendues par Google.
De manière à profiter de cette opportunité, les entreprises annonçant sur Google ont tout intérêt à disposer d’une page sur Google+ et à intégrer le bouton +1 à leur site. Tim Reis a révélé que pas moins d’un million de sites Internet ont intégré un bouton +1 et que ces derniers ont à ce jour fait l’objet de cinq milliards d’impressions.
Outre son impact sur les autres produits de Google, le réseau social en tant que tel offre d'autres fonctionnalités intéressantes aux entreprises. Notamment, Tim Reis a expliqué que les entreprises pouvaient analyser les statistiques de leur page Google+ avec Google Analytics et qu’elles pouvaient obtenir une icône attestant leur authenticité. Il a aussi expliqué comment les entreprise pouvaient utiliser les cercles, qui permettent de classer ses contacts par catégorie, pour augmenter l’efficacité de leurs communications. Il a notamment donné l’exemple de Research In Motion, qui pourrait segmenter son audience de manière à partager du contenu différent avec sa clientèle corporative et avec sa clientèle d’adolescents, sans pour autant gérer deux pages distinctes sur Google+.
Bref, si Google + était un centre commercial, il n’y a pas de doute que ses installations ont tout pour séduire les commerçants. Il serait certes en meilleure posture que ce centre commercial fantôme, mais il devra continuer à croître pour convaincre les entreprises d’y occuper un espace commercial.