Aujourd’hui et demain, 17 équipes tenteront de démontrer la supériorité de leur robot humanoïde pour intervenir en situation de catastrophe naturelle. Baptisée Darpa Robotics Challenge, la compétition internationale, qui se déroule en Floride, mettra en scène des robots autonomes, qui se déplaceront en terrains inconnus et devront prendre des décisions.
Dans un contexte où la robotique et l’intelligence artificielle progressent rapidement, je me demande à quoi servira la prochaine génération de robots humanoïdes. Jusqu’à aujourd’hui, les recherches en la matière ont en grande partie été financées par l’armée. C’est d’ailleurs la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA), une agence américaine, qui finance la compétition dont il est question plus haut.
« La DARPA a organisé différents défis au fil des années. Précédemment, le défi était de développer des véhicules autonomes capables traverser un désert, par exemple », explique Guillaume Robert, directeur du marketing de Robotiq. Basée dans la région de Québec, l’entreprise fournit sa technologie de main robotisée à quatre des 17 équipes qui participent à la compétition.
Ce type de compétitions permet ainsi à l’agence américaine de voir de plus près ce qui se fait de mieux en robotique. Ensuite, rien ne dit qu’elle n’achètera pas certaines des technologies qu’elle a vues en action.
Malgré l’objectif noble de la compétition, l’intervention de robots autonomes dans des incendies ou lors de catastrophes nucléaires comme celle de Fukuyama n’est pas chose faite. La triste réalité est que les agences de l’énergie et les services d’incendie n’ont probablement pas les poches assez profondes pour se payer ces robots.
Du reste, les robots qui participent à la compétition n’en sont encore qu’au stade expérimental, ce qui explique pourquoi ce sont surtout des centres de recherche et des universités qui y participent.
Une énigme nommée Google
En mettant la main sur Boston Dynamics le 14 décembre dernier, Google complétait sa huitième acquisition dans le secteur de la robotique, et de loin sa plus prestigieuse. Boston Dynamics, qui a notamment conçu un robot qui coure plus vite que l’homme, est toutefois un fournisseur militaire.
On ne sait pas exactement ce que souhaite accomplir Google avec ses nouvelles acquisitions dans le secteur de la robotique. Par contre, on sait que c’est Andy Rubin, le père du système d’exploitation Android, qui supervise l’initiative robotique de Google. Avec un tel cadre à sa tête, l’initiative robotique de Google ne manquera pas d’être ambitieuse.
Il serait surprenant que Google veuille devenir un fournisseur militaire, ce qui laisse à croire que Google pourrait un jour lancer des robots humanoïdes commerciaux. Et comme Google est une société cotée en bourse, il serait suprenant que Google vise un marché aussi restreint que celui de l’intervention en cas de catastrophe civile. Ses robots seront-ils destinés à être des domestiques, des travailleurs d’usine, des guides dans les musées, toutes ces réponses ?
Dans les faits, personne ne sait ce que mijote Google, mais le résultat ne devrait pas manquer d’être intéressant : « On regarde cela avec intérêt, car ça fait plusieurs années qu’on croit que la robotique peut être amenée à un niveau supérieur, déclare Guillaume Robert, de Robotiq. Le but ultime de Google, par contre, on ne le connaît pas. »