Certains oublis peuvent parfois vous coûter cher en matière d’impôts. Voici cinq erreurs qui vous empêchent d’optimiser votre déclaration de revenus fédérale ou provinciale. Dans certains cas, vous risquez de vous retrouver à payer une facture surprise.
Erreur no. 1 : Ne pas déduire les primes d’assurance-invalidité payées sur le salaire
Dès que l’employeur verse un montant au régime d’assurance-invalidité d’un employé, ne serait-ce qu’un seul dollar, les prestations d’assurance-salaire à recevoir en cas de maladie seront imposables dans l’année d’imposition visée.
Lorsqu'un employé reçoit ces prestations dans une année donnée, il pourra déduire les cotisations qu’il a versées en partie par voie de retenue à la source durant cette même année et les années précédentes, et ce, depuis qu’il est à l’emploi de cet employeur. Il devra cependant tenir compte des autres primes déduites, s’il a reçu des prestations dans une année antérieure.
Erreur no. 2 : Ne pas demander l’équivalent de conjoint l’année d’une nouvelle union
Vous avez vécu seul à un moment donné durant l’année et vous aviez un enfant à votre charge de moins de 18 ans?
Trop souvent les gens se privent de ce crédit d’impôt non remboursable pour personne à charge admissible (11 138 $ pour l’année 2014) au fédéral se croyant inadmissibles parce qu’ils ont commencé une nouvelle union durant l’année. Vous êtes en mesure de réclamer ce crédit pour autant que vous n’étiez pas conjoint ou conjoint de fait et viviez seul à un moment donné durant l’année.
Une seule personne peut demander le montant pour personne à charge admissible, communément appelé « équivalent du montant pour conjoint ». Il est donc impossible de le partager avec l’autre parent. Bien entendu, vous ne pouvez pas demander le montant pour personne à charge admissible si vous demandez le crédit pour époux ou conjoint de fait dans la même année.
Il est également permis de réclamer ce crédit pour un payeur de pension alimentaire, mais seulement pour l’année de la séparation.
Erreur no. 3 : Ne pas transférer le montant pour études et les frais de scolarité non utilisés aux parents
Erreur no. 3 : Ne pas transférer le montant pour études et les frais de scolarité non utilisés aux parents
En plus des frais de scolarité encourus pour poursuivre des études à temps plein ou temps partiel, un étudiant peut demander le montant relatif aux études (400 $ par mois pour des études à temps plein ou 120 $ par mois à temps partiel). S’ajoute à ce crédit le montant pour manuels (65 $ à temps plein ou 20 $ par mois à temps partiel) pour le nombre de mois indiqué à la case B ou C du feuillet T2202A reçu de votre établissement d'enseignement.
Parents ou grands-parents qui payent les frais de scolarité de vos enfants ou petits-enfants, il vous est possible de transférer annuellement un montant maximum de 5 000 $ au fédéral, moins le montant utilisé par l’étudiant qui doit, de prime abord, réduire à zéro son impôt à payer.
Il arrive parfois qu’un étudiant demeure en résidence ou en logement pour poursuivre ses études. Sachez que ce transfert est permis même si votre enfant ne vit pas avec vous. Cependant, s’il vit en union de fait ou est marié, votre enfant ne pourra vous transférer ce montant relatif aux études si son conjoint a réclamé un montant pour conjoint à la ligne 303 de l’annexe 1 ou si vos crédits lui ont été transférés à la ligne 326.
Autrement, il pourra le reporter dans sa déclaration de revenus d’une année ultérieure.
Erreur no. 4 : Ne pas aviser le gouvernement si un changement de situation familiale survient durant l’année
Que ce soit pour une séparation ou pour un nouveau conjoint fiscal, il est important de signaler votre nouveau statut dès le mois suivant le changement. Dans le cas d’un conjoint décédé, certaines prestations peuvent être réévaluées en considérant leur calcul en fonction de votre revenu net au lieu du revenu net familial.
Pour une séparation, vous devez aviser seulement après la fin de la période de 90 jours, s’il n’y a eu aucune réconciliation. Votre demande sera traitée rétroactivement à la date de séparation.
Au sens fiscal, votre statut de conjoint est déterminé dès un mariage légal, dès qu’un enfant est né de votre union ou après une vie maritale d’une période de douze mois consécutifs en ce qui concerne les conjoints de fait.
L’arrivée d’un nouveau conjoint fiscal peut avoir des impacts financiers et fiscaux importants pour un chef de famille monoparentale. Entre autres, les prestations sociofiscales calculées en fonction du revenu net familial risquent de subir des baisses importantes ou être perdues totalement lors d’un changement d’état civil.
Erreur no. 5 : Ne pas réclamer le crédit d’impôt remboursable pour aidant naturel lorsque vous hébergez une personne majeure souffrant d’une déficience grave ou prolongée.
Vous hébergez un proche admissible âgé d'au moins 18 ans et atteint d’une déficience grave et prolongée (enfant ou petit-enfant, neveu ou nièce, frère ou sœur, oncle ou tante) dans votre logement dont vous êtes le propriétaire, le locataire ou le colocataire ?
Au Québec, il est possible de réclamer le crédit pour aidant naturel de base (628 $ pour l’année 2014 plus un montant additionnel de 514 $ réduit selon les revenus de la personne admissible) à l’égard de chacun des proches admissibles.
Ce même crédit remboursable est valide si vous hébergez un parent (père, mère, oncle, tante, grand-parent) âgé de plus de 70 ans sans qu’il souffre d’une déficience physique ou mentale.
En conclusion, si vous avez omis de réclamer un de ces crédits d’impôt, il est toujours possible de remplir une demande de redressement pour les dix dernières années.