Après la marijuana et la cryptomonnaie, voici une autre idée issue des tendances de l’heure, l'intelligence artificielle.A.
Horizons ETFs vient de lancer le Horizons Active A.I. Global Equity ETF (MIND), un fonds négocié en bourse (FNB) dont le processus de sélection de titres est basé sur un algorithme d’intelligence artificielle. Ce FNB est en fait un outil dynamique d’allocation d’actif, ni plus ni moins. Ce type de stratégie existe depuis plusieurs décennies au niveau de la gestion institutionnelle.
Au lieu d’utiliser des équations préétablies, ce FNB utilise l’intelligence artificielle pour choisir qu’elle région, secteur ou actifs sera privilégié à un moment donné. Pour éviter de s’exposer à des risques trop importants, une série de règles lui est imposée afin de limiter l’exposition à certains risques.
Le résultat est que ce FNB est sévèrement contraint à ressembler à plusieurs autres portefeuilles d’allocations d’actifs. Il est possible que l’algorithme génère des rendements plus intéressants que d’autres approches, même sur une longue période, mais l’intelligence artificielle est, dans ce cas-ci, un terme à la mode qui ne lui confère pas d’avantage compétitif quelconque. Si c’était le cas, la majorité des actifs financiers dans le monde, dont ceux des grands investisseurs institutionnels, serait déjà gérée par l’intelligence artificielle avec succès. Ce n’est pas le cas.
Des modèles dynamiques d’allocation d’actif existent depuis de nombreuses années, et dans plusieurs cas, ces modèles deviennent désuets après qu’un évènement de marché extraordinaire se produit (crise financière, dévaluation d’une monnaie). Par définition, ces évènements sont difficilement prévisibles et leur compréhension peut s’incorporer dans les modèles par la suite, mais il est toujours trop tard. Un algorithme d’intelligence artificielle pourrait incorporer ces nouvelles informations plus rapidement, mais malgré toutes ces qualités, l’intelligence artificielle n’est pas un outil de prévision des marchés financiers et je ne crois pas que ce soit, pour l’instant, un outil utile dans la gestion de portefeuille pour les investisseurs qui ont un horizon de placement à long terme.
Si la technologie rattachée à l’intelligence artificielle en gestion de portefeuille était mature, il ne devrait pas y avoir autant de balises afin de limiter le risque du portefeuille. L’existence de ces balises reflète plutôt l’incapacité de l’algorithme à générer un portefeuille qu’un investisseur typique jugerait acceptable.
La clé d’un portefeuille à long terme est une bonne diversification et un rééquilibrage efficace. Pour y arriver, il m’apparaît souhaitable d’éviter de sur analyser les données passées et d’y ajouter une bonne dose de gros bon sang. Depuis plusieurs années, je recommande aux investisseurs d'éviter de prendre des décisions basées principalement sur les rendements passés et à bien comprendre les facteurs qui peuvent influencer les rendements d’un portefeuille. De par sa nature, un algorithme d’intelligence artificielle est une boîte noire dont les résultats sont difficilement interprétables. La seule façon de juger de l’efficacité de l’approche sera d’analyser le rendement passé du FNB ce qui va à l’encontre de ma philosophie de placement et c’est pourquoi je ne pense pas que ce soit la meilleure approche à adopter pour la gestion d’un portefeuille à long terme.
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