Quand devient-on vraiment un entrepreneur ? Cette question a ressurgi mercredi dernier, lors du Gala des Prix Femmes d'affaires du Québec. Je ne reviendrai pas sur la place des femmes dans le milieu des affaires. Notre numéro précédent portait sur le sujet. J'aimerais seulement revenir sur les témoignages de deux gagnantes, ceux de Louise Richer et de Nancie Ferron.
«Jamais je ne pensais être une femme d'affaires !» a lancé au micro Louise Richer, qui a pourtant fondé en 1988 l'École nationale de l'humour. Elle en est aujourd'hui la directrice générale et pédagogique.
«Est-ce que l'on devient entrepreneure lorsqu'on emploie ses premiers employés ? Est-ce que c'est lorsqu'on dégage son premier dollar de profit et qu'on se demande si on doit le réinvestir ou pas ?» s'est pour sa part demandé, devant 600 femmes d'affaires, Nancie Ferron, ancienne journaliste et animatrice de télévision, qui est aujourd'hui à la tête de la parfumerie Maison Lavande.
La définition de l'entrepreneuriat est vaste, et si personnelle à chacun. Il n'y a pas de réponse unique à ces questions. Humblement, je dirais que l'entrepreneur est celui ou celle qui va au bout de ses rêves sans se poser trop de questions. Celui ou celle qui flaire l'occasion, fonce, la saisit, et la transforme en une aventure d'affaires extraordinaire. Le tout avec beaucoup de plaisir. L'entrepreneur n'est pas seulement celui ou celle qui est à la tête d'une entreprise. C'est aussi celui qui est dans le bureau d'à côté, à un ou à plusieurs échelons au-dessous, l'employé dans une grande, une moyenne ou une petite entreprise, le travailleur indépendant...
Pour en savoir plus sur ce qui anime un entrepreneur, je vous invite à nouveau à vous plonger dans le livre Le Plaisir d'Entreprendre, de notre journaliste Valérie Lesage. Le livre est gratuit dans la bibliothèque iPad de Les Affaires, et il vient de s'enrichir d'un nouveau chapitre.
Lors de son lancement au printemps dernier à l'École d'entrepreneurship de Beauce (EEB), nous avions mis au défi les élèves de la Cohorte 4 : «Lisez le livre, dites-nous quelles réflexions ou quels gestes celui-ci a suscités, et nous en ferons un 12e chapitre». Quelques mois plus tard, mission accomplie. Le livre se poursuit avec de nouvelles histoires dans lesquelles la persévérance est très souvent l'héroïne.
Entreprendre est un sport d'endurance. Les défis sont quotidiens, et les questions nombreuses le long du parcours. Bruny Surin, président de Sprint Management et élève entrepreneur de la Cohorte C4 à l'EEB, le résume bien : «Après votre course, la ligne d'arrivée devient votre ligne de départ». Bref, l'important, c'est de ne pas manquer de souffle.
Géraldine Martin
Éditrice adjointe et rédactrice en chef,
Groupe Les Affaires
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