Analyse. Envie de vous acheter un téléphone intelligent et une tablette dans les prochains mois ? Bonne chance...
On s'est lancé la semaine dernière dans une tentative de recenser les tablettes qui seront offertes sur le marché d'ici trois mois. D'abord, l'étonnement : " Ah, oui, déjà une douzaine, tant que ça... " Puis, l'épuisement : " ...27, 28, 29, 30, pfff... ".
Vous avez bien lu : il y aura dans les prochains mois au moins 30 tablettes électroniques sur le marché. De quoi décourager même la plus magasineuse des blondes.
Restait ensuite à recenser le marché des téléphones intelligents : pire encore !
Guerre de prix en vue. Voilà un secteur où n'investirait pas Warren Buffett : aucun acteur n'a un avantage concurrentiel à long terme et les leaders d'aujourd'hui peuvent rapidement être les perdants de demain.
Quand même, certains peuvent-ils tirer leur épingle du jeu ? Après tout, Apple vendra 12,5 millions de tablettes cette année et ne suffit pas à la demande.
Le marché des téléphones intelligents est lui aussi sur une fulgurante lancée. IDC estime qu'au cours du troisième trimestre, les smart phones ont représenté 24 % (à 81 millions d'unités) des expéditions d'appareils sans fil dans le monde. Pour la même période l'an dernier, le téléphone intelligent ne représentait que 14 %. Nous vous proposons un tour des joueurs du secteur, avec notre évaluation.
Apple, le choix le plus sûr
Rien n'est jamais certain dans la vie, et c'est encore plus vrai dans ce marché. S'il y a un choix moins incertain que les autres, c'est probablement Apple (AAPL, 308,03 $ US).
Les ventes d'iPhone explosent : 14 millions d'appareils durant le trimestre terminé en septembre, alors que les experts en attendaient plutôt autour de 11 millions. Le trimestre des fêtes devrait être encore plus fort alors qu'AT & T tentera de profiter de son dernier trimestre d'exclusivité pour promouvoir davantage le produit. Pour l'an prochain, l'iPhone devrait faire son entrée sur le réseau de l'autre géant américain, Verizon, de même que chez Walmart. Effet multiplicateur en vue.
Côté tablette, Apple a l'avantage d'avoir défini le produit. Dans une mer d'options, en autant que les prix ne soient pas trop élevés, plusieurs consommateurs devraient avoir le réflexe de se diriger vers l'iPad. À près de 17 fois le bénéfice attendu en 2011, le titre ne semble pas être une aubaine, mais il n'est pas non plus si cher. En retranchant l'encaisse de 50 milliards de dollars américains (G $ US) de la valeur de la société, le titre s'échange à 14 fois les bénéfices prévus alors que la moyenne historique du marché est à 15. La cible moyenne des analystes est à 366 $ US.
Le reste est plus difficile
Préparez votre pièce de monnaie pour quelques joutes de pile ou face, car ce qui se passera avec les autres acteurs est quasiment impossible à prédire.
SAMSUNG. On aime bien. La société a gagné des parts de marché au dernier trimestre grâce au lancement de ses téléphones Galaxy et de ses Wave (en Europe). La tablette Galaxy reçoit aussi un bon accueil des critiques sur le marché. Samsung a cependant plus de difficultés dans sa division des téléviseurs et n'est pas cotée en Amérique. Passons.
HTC. Elle aussi va bien. Ses ventes ont augmenté de 127 % au dernier trimestre, et ses activités s'exercent seulement dans le téléphone intelligent. Elle a lancé des téléphones innovateurs, mais n'est pas inscrite sur une Bourse nord-américaine elle non plus. Dommage.
NOKIA (NOK, 10,77 $ US). Le numéro un mondial, avec sa plateforme Symbian. La société a perdu de 5 à 6 % de parts de marché au dernier trimestre, selon IDC. Elle n'a pas vraiment encore de produits blockbusters relativement au téléphone intelligent et se fait manger sa base assez large de téléphones traditionnels par la popularité des smartphones. Il y a un plan de compression important et, à 11 fois les bénéfices en 2011, le titre n'est pas très cher. On passerait quand même.
MOTOROLA (MOT, 8,20 $ US). Même problème que Nokia. Elle aussi est fortement présente dans le cellulaire traditionnel et, bien que ses téléphones intelligents Droid performent bien, les smartphones cannibalisent les vieux téléphones. À près de 19 fois le bénéfice 2011, le titre est trop cher.
Et notre Research in Motion ?
Les parts de marché de la société canadienne fondent. À 20 % il y a un an, elles sont passées à 15 % au troisième trimestre, selon ISI International. RIM (RIM, 59,40 $ CAN ; RIMM, 58,50 $ US) rapporte toutefois des expéditions de 12 millions d'unités, un record. Ses BlackBerry sont reconnus auprès de la clientèle d'affaires, ce qui devrait permettre à la tablette Playbook de se distinguer. Le titre n'est plus à 7 ou 8 fois les bénéfices comme la première fois où on en avait parlé, mais il est toujours à moins de 10 fois. Avec Apple, le titre le plus intéressant du secteur. Mais on serait maintenant plus prudent. La cible moyenne des analystes est à 66,50 $ US.