BLOGUE. Il aura fallu un dividende doublé, un rendement de dividende de plus de 4 % et la promesse d’une hausse annuelle de dividende, pour capter l’attention des investisseurs.
Le fabricant milliardaire de sièges d’autos et de vélos Industries Dorel (Tor., DII.B,31,39 $) se négocie à de nouveaux sommets annuels ces jours-ci, après que l’entreprise familiale ait doublé son dividende annuel, « un geste longuement attendu », selon Mark Petrie, de CIBC Marchés mondiaux.
« Cette hausse du dividende est un geste sincère pour améliorer l’intérêt du marché pour l’action de Dorel », écrit Tal Woolley, de RBC Marchés des capitaux.
Dorel s’estime boudée depuis longtemps par les investisseurs malgré des marques telles que les articles de sécurité pour enfants Safety First, les chaises hautes Cosco, ainsi que les vélos Cannondale et Schwinn et des revenus de 2,4 milliards de dollars américains.
Au moins trois analystes ont aussitôt relevé leur cours-cible pour l’action de l’entreprise montréalaise. Non seulement le dividende accru devrait attirer de nouveaux investisseurs, mais il met de l’avant les flux de trésorerie que dégage Dorel, malgré sa rentabilité inégale.
« Ses flux de trésorerie par action sont de 14,9 %, un bon rendement financier qui devrait servir de point d’appui à son titre », dit M. Petrie.
« Cette année, Dorel générera 105 millions de dollars de flux de trésorerie excédentaires, moins qu’entre 2008 et 2010, mais plus qu’assez pour financer son dividende de 38 millions de dollars, racheter des actions et réaliser des acquisitions ciblées », écrit M. Woolley.
Le nouveau dividende annuel de 1,20 $ équivaut à seulement 37 % de ses bénéfices, note M. Petrie.
Tal Woolley, de RBC, a fait passer son cours-cible de 34 à 37 $, Mark Petrie de 32 à 33 $ et Anthony Zicha, de 29,50 à 35 $.
Se résigner à vendre pour se mettre en valeur
Ces nouveaux votes de confiance sont bienvenus, mais Dorel n’a pas conquis tous les cœurs, son action se négociant au même prix qu’en 1999.
Malgré ses gains récents, son action se négocie toujours à un cours inférieur à sa valeur comptable.
Si les investisseurs ne donnent pas à l’entreprise la valeur marchande qu’elle devrait avoir, la famille Schwarz qui la contrôle pourrait se résigner à vendre l’entreprise au plus offrant.
Comme pour Héroux Devtek, les parties de Dorel, soit ses divisions disparates d'équipements pour enfants, de vélos et de meubles, valent sûrement plus que le tout.
Les frères Schwarz ont repoussé des avances de fonds d’investissement en 2007, mais le feront-ils encore la prochaine fois ?
Le président Martin Schwarz, vient d’avoir 64 ans. Il n’y a pas de relève familiale dans l’entreprise.
Dans une récente entrevue accordée au Report on Business Magazine M. Schwarz a confié « Si quelqu’un nous approchait avec une offre raisonnable, nous la regarderions ».
Il a aussi dit « nous gérons l’entreprise à quatre, en famille. Nous sommes tous ensembles pour la gérer et nous partirons tous ensemble ».