La surchauffe en Chine et les craintes d’inflation et de resserrement monétaire qu’elle suscite pourrait bientôt s’appaiser et donner un nouveau souffle aux marchés émergents.
C’est le point de vue à contre-courant de l’économiste en chef pour la Chine, Mark Williams, de Capital Economics, à Londres.
Une série de données suggèrent que les huit hausses du taux de réserves que les banques doivent détenir en proporton de leurs dépôts depuis janvier 2010, et d’autres mesures administratives, commencent à porter fruits.
« Nous prévoyons une seule autre hausse de 0,25 % du taux interbancaire chinois et cinq hausses totalisant 1,25 % du taux de réserves des banques, d’ici la fin de 2011 », écrit l’économiste.
Son indicateur maison baptisé China Activity Proxy indique que l’économie chinoise a connu sa croissance la plus forte, de 9,8 %, au quatrième trimestre de 2010, et commence à ralentir.
Cet indicateur collige une multitude de données et vise à prendre le pouls économique, avant la publication des statistiques officielles. Pour établir un taux de croissance annuel, cet indicateur compare les données des trois mois les plus récents à la même période, un an plus tôt.
Les intentions de dépenses des entreprises ont reculé en janvier. L’encours des prêts à long terme croît moins vite qu’avant. De plus, le taux de confiance des consommateurs chinois est à son plus bas depuis la crise et les ventes d’autos chutent.
L’indice de l’activité manufacturière a baissé en janvier ; la production des industries lourde et légère croît à une cadence légèrement inférieure à son rythme d’avant la crise.
Enfin, les prix des propriétés résidentielles augmentent encore, mais le taux de croissance médian est de 6,1 %, depuis six mois. L’achèvement de 3,7 millions de résidences à prix modique en 2010 et la construction de 10 millions d’autres en 2011, devraient graduellement améliorer l’abordabilité des résidences.
Pour sa part, Garry Evans, stratégiste pour la Banque HSBC à Hong Kong, croit plutôt qu’il faudra attendre jusqu’à la deuxième moitié de 2011 avant de voir la Bourse chinoise réagir aux premiers signes de modération de son économie et de l’inflation qui se manifesteront à mi-année.