BLOGUE. Cette semaine, je suis au Brésil. Plus précisément à Brasilia, la capitale. Je vais parler de corruption toute la semaine. Vous me direz que je n’avais pas besoin d’aller si loin pour écrire sur la corruption. Disons que je vais là-bas pour comparer et, peut-être, me consoler. Mais, surtout, je vais là-bas pour apprendre et comprendre comment s’installe un système de corruption et comment lutter pour le démanteler.
J’assiste à la 15e conférence internationale contre la corruption. Cet événement bisannuel est organisé, entre autres, par Transparency International. L’organisme qui publie chaque année de nombreuses études et histoires de cas sur la corruption dont le « palmarès de la corruption » un sondage à grande échelle où l’on peut comparer les pratiques de corruption dans différents pays et voir qui s’est amélioré et qui a glissé. La présidente de Transparency International est une Québécoise, Huguette Labelle. J’ai eu le plaisir de lui parler à quelques reprises déjà. Je compte bien l’interviewer à Brasilia.
La 15e conférence internationale contre la corruption réunit des acteurs de tous les univers : gouvernements, ONG, entreprises, société civile, etc. Le grand thème de l’édition de cette année est la collaboration entre les parties prenantes. Lutter contre la corruption en mobilisant et en connectant touts les acteurs.
Cinq thèmes ont été retenus :
1- Cesser l’impunité ;
2- Une gouvernance plus saine pour gérer le changement climatique ;
3- Prévenir les flux illégaux de capitaux ;4- Comment réaliser une transition politique qui mène un gouvernement stable et transparent ;
5- La corruption dans le sport.
La conférence sera inaugurée par la présidente du Brésil, Dilma Rousseff. On se doute qu’avec deux évènements internationaux majeurs à venir ( les Jeux Olympiques et la Coupe du monde de soccer), Le Brésil veut montrer patte blanche aux yeux de la communauté internationale.
La 15e conférence internationale contre la corruption se déroule dans un Brésil entaché par le plus gros scandale de corruption politique que ce pays a vu depuis longtemps. On le surnomme le procès « mensaleo », ce qui signifie « grosse mensualité ». Il est question de pot-de-vin versés à des députés de la coalition pour assurer leur fidélité. Les faits remonté à 2005, sous la présidence du président Lula. Le cerveau de l’opération mensaleo serait l'ancien ministre et directeur de cabinet du président Lula, José Dirceu, "l'auteur intellectuel du schéma de corruption" et "le chef de l'organisation criminelle". Voici un extrait tiré du site lemonade.fr qui explique le fonctionnement de ce système de corruption:« À ses côtés ( José Dirceu) figuraient, selon le procureur, Delubio Suares, ancien trésorier du PT, et José Genoino, l'ancien président du parti. Ensemble, ils auraient monté un schéma de corruption afin de s'assurer la fidélité des députés de la coalition gouvernementale. Ils auraient ainsi négocié des emprunts auprès des banques BMG, Banco do Brasil – le plus grand institut bancaire public du pays – et Banco Rural.
Cet argent aurait été ensuite "blanchi" par l'intermédiaire des deux agences de publicité de l'homme d'affaires Marcos Valerio, considéré comme le "maître d'œuvre" du système. Des sommes retransmises dans un deuxième temps sur ses comptes de la Banco Rural avant d'être récupérées par de nombreux députés. »
Commission Charbonneau, procès mensaleo, deux illustrations d’une même réalité.
Cette semaine, je vous présenterai donc sur ce blogue les idées les plus intéressantes des conférenciers de la 15e Conférence contre la corruption. En espérant y trouver - et vous offrir - un peu d’espoir.
Bon début de semaine.
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