La Banque mondiale prévoit une croissance de l’économie planétaire de 3%. Avant la crise de 2008, cette croissance atteignait 5%. Quelle différence cela fait-il concrètement? À 5%, le PNB double en 14 ans. À 3%, il faut 24 ans pour atteindre la même croissance du PNB. On imagine les conséquences pour la création d’emplois et l’inclusion sociale, entre autres.
« "Compte tenu des défis mondiaux, la collaboration n'est pas une option naïve. Elle est nécessaire." Robert Greenhill »
Mais comment accélérer la croissance ?
Pour accélérer la croissance économique, il faut de la stabilité et de la confiance. On en discutera abondamment à Davos cette semaine, où se tient la 45e édition du Forum économique mondial.
« Le monde peut emprunter deux directions. Nous pouvons nous diriger vers une société de haine et de fondamentalisme où tout se désintègre sous nos yeux. Ou nous pouvons aller vers un monde de coopération et de solidarité. » C’est ainsi que Klaus Schwab, le fondateur du Forum économique mondial, a inauguré l’événement il y a quelques heures.
Voici les 4 thèmes de Davos 2015
1- Crises et coopération : à l’heure de la « globalisation décentralisée », alors que les régions s’affirment de plus en plus, comment coopérer ?
2- Croissance et stabilité : la croissance postcrise repose principalement sur les politiques monétaires agressives des différents États. Ce qui entraîne un risque de dépendance et de mauvaise allocation des ressources. Comment rendre les économies postcrise plus résilientes et plus dynamiques ?
3- Innovation et entreprises : on critique beaucoup les entreprises pour leur propension à maximiser les rendements à court terme aux dépens de la création de richesse à long terme. Comment les entreprises peuvent-elles miser plutôt sur des avantages plus durables que les gains à court terme ? Comment peuvent-elles disrupter plutôt que se faire disrupter?4-Sécurité et société : lorsque les systèmes politiques n’arrivent pas à s’ajuster aux changements, il s’installe de l’instabilité sociale. Il en résulte des inégalités économiques et un monde polarisé. Comment les États peuvent-ils s’adapter sans causer d’instabilité sociale et, surtout, pour la réduire. Comment sortir du cercle vicieux de la polarisation et des soulèvements?
Il se tiendra 280 sessions en quatre jours, dont une centaine seront diffusées en direct. Il suffit de vous rendre sur le site du Forum économique mondial pour y assister.
Les quatre thèmes précédents se déclineront dans l’univers des affaires, bien sûr, mais aussi de la science, de la santé et de la technologie.
Le Forum économique mondial ambitionne de rapprocher les univers économique, politique, social, religieux, et la société civile pour qu’ils se penchent ensemble sur les enjeux mondiaux. Voici deux exemples d'enjeux dont on traitera à Davos 2015. D'abord, la gouvernance d'Internet. Comment préserver un Internet intégré et unifié (pour le développement du commerce et du potentiel humain) alors que les États affirment et affichent de plus en plus leurs différences idéologiques? Un autre enjeu est celui du financement des infrastructures. Comment mobiliser davantage l’argent privé pour accélérer le développement des infrastructures requises à la croissance? Au Québec, la Caisse de dépôt a annoncé qu’elle viendrait en renfort au gouvernement.
Une mise en garde de Robert Greenhill, ex directeur du Forum économique mondial
Je vous laisse sur cette réflexion du Canadien Robert Greenhill, qui fut directeur du Forum économique mondial pendant plusieurs années :
« Compte tenu de la dynamique particulière des défis mondiaux, la collaboration n’est pas une option naïve. Elle est tout simplement nécessaire. »
Son billet s’intitule, « Sommes-nous dans un monde à somme nulle ou dans un monde gagnant-gagnant? » Selon Greenhill, après une période de coopération, nous glissons vers un monde de « je gagne, tu perds ». Avez-vous cette impression ?
Peut-il en être autrement ?
Davos a l’art de ramener de grandes réflexions à l’avant-scène. Le défi consiste à ce qu’elles demeurent dans nos esprits toute l’année.
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