BLOGUE. Les inégalités se creusent aux États-Unis. De nouvelles statistiques émanant de la Réserve fédérale américaine (Fed) nous informent que la crise a engendré une société encore plus divisée qu’on ne le croyait. On savait que l’écart entre le revenu (income) des Américains les plus riches et celui des plus pauvres s’est passablement creusé. Une tendance amorcée au cours des années 80 alors que les gains de productivité ont eu de moins en moins à voir avec la progression des revenus de la majorité d’entre nous.
Aujourd’hui, on apprend que la richesse (wealth) des familles de la classe moyenne et des plus pauvres a connu une débâcle pire que celle de leurs revenus.
Entre 2007 et 2010, le revenu de la famille américaine moyenne ( average family) a connu une baisse de 8%. Mais, sa richesse, elle, a chuté de 39%. Pendant ce temps, les familles aisées (10%) ont vu leur valeur nette coître de 1,9%. Vous pouvez voir les graphiques détaillées sur le blogue de la New America Foundation sous la plume de Reid Cramer.
La richesse est composée des actifs : maison, épargne, investissements, etc. Les familles composant le 25% plus pauvre ont vu leur richesse complètement évaporée. Pour la même période, les familles composant le quintile 25% à 49,9%, elles, ont perdu 43,3% de leur richesse.
Le drame des familles de la classe moyenne est d’abord lié à la bulle immobilière. Leur demeure constituant la composante principale de leur richesse. Mais, les plus pauvres, eux, ce sont leurs maigres économies qui ont disparu.
Votre richesse, vos actifs, c’est le coussin dans lequel vous pouvez piger lorsque le ciel s’assombrit. C’est un peu d’air avant d’étouffer. Mais aussi l’éducation de vos enfants, les petits luxes qui adoucissent la vie, les réparations de l’auto, de la maison, etc. Bref, c’est votre (notre) paix d’esprit.
L’absence de richesse c’est l’insécurité, le stress, les tensions conjugales et parentales et parfois la dépression, le retrait social, la violence…Ce que la Fed nous apprend, c’est que la majorité des Américains ne peuvent désormais compter que sur leur revenu d’emploi pour boucler les fins de mois. Et ce, lorsqu’ils ont un emploi, bien sûr.
Pour fins de comparaison, le Canada aussi devient une société plus inégalitaire, comme en témoigne ce document du Conference Board. L’écart croît entre le revenu moyen des Canadiens (qui est gonflé par celui des citoyens les plus fortunés) et le revenu médian (celui qui scinde les 50% plus riches des 50% plus pauvres). Seul le 5e quintile, les Canadiens les plus riches, a vu sa part du revenu national grimper. Pendant ce temps, le revenu médian après impôt des familles de 2 personnes se situait au même niveau en 2010 (65 500$) qu’en 2009 (65 400$).
C'est une nouvelle à ne pas prendre à la légère. Une société inégalitaire est moins productive, moins riche collectivement. Les inégalités financières ralentissement le développement économique sans compter qu’elles réduisent la cohésion sociale et la légitimité des gouvernements et de tous les acteurs économiques en général.
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