BLOGUE. Comment développe-t-on des entrepreneurs?
Comment stimuler le désir de créer son propre emploi ainsi que des dizaines d’autres?
A- En accordant du financement
B- En offrant de la formation
C- En limitant les barrières administratives
D- Toutes ces réponses
La réponse d’Obama : D
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C’est pourquoi il a lancé la semaine dernière Start-Up America dont le président du conseil est nul autre que Steve Case, qui a connu son heure de gloire alors qu’il a fondé AOL et son Waterloo lorsqu’il a fusionné avec Time.
Cette méga-initiative publique/privée inclut du financement (deux programmes de 1G$ chacun), un réseau national de formation, des programmes de r&d ainsi que des initiatives de réduction de paperasse (l’une des principales barrières à l’entrée pour quiconque souhaite démarrer son entreprise). Pour ne rien rater on a tout mis!
La question : Start-Up America est-elle la bonne formule? Est-ce de l’argent bien investi?
Peut-être pas. Je vous invite à lire cette entrée plutôt critique de Steve Blank, un pionnier de Silicon Valley qui a démarré 8 entreprises techno.
Steve Blank est un entrepreneur si influent et respecté qu'on a pensé à lui pour le poste de PDG de Start-Up America. Il a refusé estimant Start-Up America voué à l’échec pour trois raisons :
1- Il ne fait pas partie intégrante d’une stratégie nationale de développement économique. Il faut s’intéresser à la fois aux emplois qu’on créée et à ceux qu’on perd sinon il n’y a aucune création nette, seulement un transfert.
2-Il n’y a pas d’entrepreneurs à la Maison-Blanche ni au Congrès.
« On veut encourager la création d’entreprises en réunissant des professeurs, des économistes et des PDG de grandes entreprises. C’est parfait pour pondre des rapports mais pas mal moins pour implanter des changements. »
« On demande aux entrepreneurs de faire voler l’avion à partir du siège du passager. »
3-On met tout dans le même panier. Il existe 4 formes d’entrepeneurship et chacune a des besoins différents. On n’accorde pas les mêmes ressources à une TTE qui n’aspire qu’à nourrir l’entrepreneur et sa famille qu’à un spin-off d’une grande entreprise ou une PME à fort potentiel.Le constat de Steve Blank est sévère, certes. Après tout, Obama doit bien faire quelque chose pour faire baisser le taux de chômage américain.
Sévère, mais il porte à réfléchir.
Stimuler l’entrepreneurship est en train de devenir une obsession.
C’est la planche de salut des gouvernements, l’espoir des chômeurs, la promesse de lendemains meilleurs.
Et, comme toute mode, elle est victime de son succès.
Faut-il voir grand, comme Start-Up America? Viser concret, comme l’École d’entrepreneurship de la Beauce?
Pour ma part, je crois qu’il faut viser précis. Il n’y a pas un entrepreneurship mais plusieurs entrepreneurships.
Ce qui amène un dilemme : dans un monde de ressources limitées faut-il aider les TTE, qui constituent la majorité des PME, ou les PME à fort potentiel, qui offrent la plus grande occasion de création de richesse?
Qu’en pensez-vous?
Start-Up America vise-t-elle juste?
L’entrepreneurship se porterait-il mieux s’il y avait plus d’entrepreneurs au gouvernement et dans les comités d’études?
Lire ici ma chronique précédente