BLOGUE. Saviez-vous que le gouvernement du Brésil publie trois listes noires pour lutter contre la corruption ?
1-La première de ces « listes de la honte » affiche le nom des fonctionnaires qui ont été congédiés pour avoir participé à des activités liées à la corruption. Depuis 2003, date à laquelle le Brésil s’est officiellement engagé dans la lutte anti-corruption, plus de 4000 fonctionnaires ont été congédiés. Leurs noms se retrouvent tous sur cette liste.
2- La seconde liste est celle des entreprises qui ont payé des amendes pour corruption et qui ne peuvent plus participer à des appels d’offre gouvernementaux. Le Brésil compte plus de 1000 agences gouvernementales. Jusqu’en 2003, l’échange d’information entre celles-ci s’avérait limité. Aucune coordination n'avait lieu. Si bien que les entrepreneurs "entreprenants" pouvaient se faufiler dans les mailles du filet. Même s’ils étaient rayés d’une agence gouvernementale pour écart de conduite, ils arrivaient sans difficulté à décrocher des contrats auprès d’une autre. Ce n’est plus le cas. La liste noire des entreprises empêche de jouer double jeu.3- La troisième liste affiche les organismes non gouvernementaux (ONG) qui ont cédé au démon de la corruption. Qui, généralement de concert avec des fonctionnaires, ont détourné des fonds qui auraient dû servir à aider les plus démunis. Sur cette liste apparaissent 1800 ONG.
Là où je me trouve, à la 15e conférence internationale contre la corruption (Brasilia), tous les conférenciers nous ont fait comprendre que la corruption c’est comme les champignons, elle ne peut se développer que dans la noirceur. Allumez la lumière et c’est la fin. C’est ce que le gouvernement brésilien tente de faire par l’entremise de ses trois listes noires.
Je ne veux surtout pas prétendre qu’il n’y a pas de corruption au Brésil. Je veux simplement faire circuler une bonne idée. Le temps où les bonnes idées ne circulaient que du Nord vers le Sud tire à sa fin. On verra de plus en plus de bonnes idées venues du Sud. Et je ne vois pas pourquoi les pays du Sud ne pourraient pas nous apprendre une ou deux choses au chapitre de la lutte anti-corruption. Il me semble que le Québec, et Montréal, ont besoin de toute l’aide possible en ce moment. Des listes noires peut-être?
Lire mes chroniques 1 et 2 sur la 15e conférence anti-corruption.
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