BLOGUE. « Montréal est-elle une ville entrepreneuriale ? » C’était la question posée lors du colloque annuel organisée par la Conférence régionale des élus pour les professionnels en développement économique de Montréal. Ces 150 professionnels accompagnent les travailleurs autonomes et les entrepreneurs. Ils n’ont pas la tâche facile. Le portrait de l’entrepreneuriat n’est plus ce qu’il était. Il est beaucoup moins homogène. Femmes, immigrants, très jeunes, pré retraités, entrepreneurs de vocation, entrepreneurs de nécessité… il n’existe plus de portrait robot de l’entrepreneur. Il faut adapter l’accompagnement à chaque individu.
Mais, au-delà de ce défi, la question demeure la même pour tous : « qu’est-ce qui rend une ville entrepreneuriale ? » «qu’est-ce qui fait que plus d’individus ont envie d’entreprendre dans une région qu'une autre ? »
Chaque année la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) publie son palmarès des villes entrepreneuriales canadiennes. L’édition 2013 vient tout juste d’être dévoilée. Sept villes québécoises font partie du Top 20 des villes les plus entrepreneuriales au Canada ce sont :
8- Rivière-du-Loup
10- Rouyn-Noranda
11- Saint-George
13- Victoriaville
14- Sherbrooke
19-Rimouski
20-Thedford Mines.
L’entrepreneuriat se joue en banlieueQui occupe la première position ? La banlieue de Calgary ! Vous avez bien lu, je n’ai pas écrit « la ville de Calgary » mais bien « la banlieue de Calgary ». Un des mes collègues a répondu « Ça ne m’étonne pas, tout est plus facile en banlieue ! »
La banlieue a été inventée en même temps que les autoroutes, pour créer un lieu où élever sa famille à meilleur coût avec l’air pur en boni. On travaillait « en ville » et on résidait en banlieue. On a même longtemps parlé de « banlieues dortoirs ». Ce n’est vraisemblablement plus le cas.
On croyait que la guerre de l’entrepreneuriat se jouait entre les villes. Pas du tout. Quand il s’agit d’attirer des entrepreneurs ce n’est pas Montréal contre Laval ou Sherbrooke mais Montréal contre sa banlieue !
Les candidats à la mairie de Montréal parlent beaucoup de l’exode des familles qu’il faut contrer. Peut-être devraient-ils regarder aussi du côté des entreprises. L’un allant de pair avec l’autre, bien sûr. Les citoyens sont aussi des employés. Tous ces citoyens de la banlieue ont probablement envie de travailler plus près de leur lieu de résidence. Ce qui crée une offre de main-d’œuvre et peut inciter les entrepreneurs à se lancer.
Ce n’est là qu’une raison parmi d’autres expliquant pourquoi il est plus tentant de démarrer une entreprise en banlieue qu’en ville. Je vous invite à consulter le rapport de la FCEI pour en savoir plus.
Un emploi c’est un emploi. Il faut se réjouir du dynamisme de la banlieue. Mais dans un contexte où la tendance mondiale est à l’urbanisation et où les villes sont considérées comme les super puissances en devenir, j’éprouve un malaise face au glissement de la cote de popularité entrepreuriale des villes d’ici. Pourquoi nos banlieues deviennent-elles plus dynamiques que nos villes?
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