BLOGUE – Oubliez la commission Charbonneau, la mairie de Montréal, celle de Laval, celle de Toronto... Aux yeux du monde, la réputation du Canada demeure impeccable.
Pour une troisième année consécutive, le Canada affiche la meilleure réputation à l’échelle de la planète. C’est ce que nous apprend aujourd’hui le Reputation Institute de New York. Ce sondage – qui en est à sa quatrième édition - a été effectué entre janvier et mars 2013 auprès de 27 000 citoyens de pays du G8. Depuis quatre ans, le Canada s’est classé premier trois fois.
Voici le score des cinq pays jouissant de la meilleure réputation à l’international :
1- Canada 76,6/100
2- Suède 76,5/100
3- Suisse 76,3/100
4- Australie 76,1/100
5- Norvège 74,1/100
Et celui des pays auxquels on associe la pire réputation :
1- Iraq 21,2/100
2- Iran 22,6/100
3- Pakistan 28,8/100
4- Nigeria 34/100
5- Russie 36,7/100
À quoi mesure-t-on la réputation d’un pays ?Les sondeurs du Reputation Institute ont d’abord posé quatre questions à propos de :
-la réputation générale du pays ;
-l’impression générale du pays ;
- l’admiration que ce pays inspire ;
-la confiance que ce pays inspire.
Les réponses ont permis un premier classement. Celui-ci a été pondéré par les réponses à d’autres questions, celles-là relatives à la vision des répondants de l’offre sportive, culturelle, alimentaires ainsi que des produits et services émanant des différents pays.
Ce qu’une bonne réputation rapporte
Pour un pays, ce qui compte n’est pas tant d’avoir bonne réputation, mais d’avoir bonne réputation auprès d’une variété de groupes étrangers : les citoyens, les entreprises, les gouvernements et les fonctionnaires. Les citoyens sont des touristes potentiels. Les entreprises, des investisseurs potentiels. Les gouvernements, des partenaires potentiels. Ainsi donc, la bonne réputation qu’un pays projette à l’étranger résulte d’une combinaison de facteurs économiques, culturels et sociaux. Les pays qui se préoccupent le mieux de tous ces univers à la fois se hissent en haut du classement.
Que penser de la première position du Canada ?On ne peut pas s’attendre à ce que les Suédois ou les Britanniques aient entendu parler de la commission Charbonneau ni du maire Rob Ford ou Michael Applebaum. Tout comme notre vision/connaissance/opinion de l’Australie demeure très généraliste. Saviez-vous, par exemple , qu’aujourd’hui la PM australienne s’est fait tasser parce qu’on juge ses décisions environnementales et sa loi des redevances minières trop extrémistes? On comprend que l’Australie, dont l’économie repose largement sur le secteur minier, ne serait pas si attirante pour les investisseurs étrangers. Mais combien le savent? Et jusqu’à quel point cela affecte l'opinion de ceux qui sont au courant? Leur intention d’y aller en voyage? D’y ouvrir un commerce?
Les résultats de ce sondage m’ont d’abord déstabilisés. J’ai ressenti un vague syndrome de l’imposteur. Après réflexion, je trouve qu’il tombe plutôt bien. Il permet de relativiser ce que nous vivons. Comprenez-moi bien, je ne veux surtout pas minimiser le scandale de l’attribution des contrats de construction. Ni le laxisme des élus. Tous ceux qui défilent à la commission Charbonneau n’ont aucune excuse. Ils nous ont escroqués en plus de couvrir notre ville de honte. Il faut agir et sévir. Mais ils prennent beaucoup de place et nous font oublier qu’il existe une vie en dehors de leurs magouilles. C’est ce que le sondage du Reputation Institute nous rappelle. Le Canada et le Québec sont loin d’être parfaits. Mais puisque les 27 000 répondants de ce sondage nous accordent leur confiance, essayons donc d’en être dignes.
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Lire ma chronique précédente sur les défis qui attendent Mark Carney comme gouverneur de la Banque d’Angleterre.