BLOGUE. Plus de 13% (75M) des jeunes de la planète sont chômeurs. Dans certains pays, le taux atteint 30%. Certains analystes ont lancé la serviette. Ils ont déclaré cette génération « perdue ».
Winston Chan refuse ce verdict. Winston est propriétaire d’une clinique chiropratique depuis l’âge de 23 ans et président du CA du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec.
En compagnie de quatre jeunes entrepreneurs québécois (Alexandre Dumont, Gazon synthétique Québec , Hugo Levasseur, Deltasco Solutions, Mike Schmidt, MFive Labs et Louis J. Parent, ChronoMetriq) Winston Chan se trouve à Moscou pour la quatrième édition au G20 YEA (Young Entrepreneur Alliance). Ce sommet (15-17 juin) réunit 400 jeunes entrepreneurs des quatre coins de la planète, dont 18 Canadiens.
Le thème du G20 YEA : comment les jeunes entrepreneurs peuvent contribuer à relever les défis économiques mondiaux.
"La crise économique actuellle est structurelle et non conjoncturelle, les chefs d'États et leur gouvernement doivent soutenir les jeunes entrepreneurs. On vise à réduire à 10% le chômage chez les jeunes d'ici 2020. Les jeunes entrepreneurs peuvent contribuer, si on les aide", m'écrit Winston Chan, en direct de Moscou.
Bonne nouvelle : les jeunes entrepreneurs, future source d’emplois
Selon un sondage mené par Accenture auprès de 1000 entrepreneurs de moins de 40 ans, 84% de ceux-ci prévoient créer des emplois au cours des deux prochaines années et 41% entrevoient une croissance de 8%. Mais pour y arriver, ils ont besoin d’aide.
De quoi les jeunes entrepreneurs ont-ils besoin?De formation : 66% estiment qu’il faut davantage de cours reliés à l’entrepreneuriat.
De reconnaissance : 50% disent que le gouvernement doit faire davantage connaître la contribution des entrepreneurs à l’économie.
Du financement alternatif : 49% jugent que le développement de plates-formes de financement plus créative permettrait d’attirer davantage d’entrepreneurs.
Davantage de tolérance : 23% sont convaincus que le stigmate associé à l’échec constitue une importante barrière à l’entrée pour bon nombre d’entrepreneurs potentiels.
Cinq recommandations des jeunes entrepreneurs pour les dirigeants du G20
1-Développer de nouvelles formes de financement tenant compte de la réalité des jeunes c’est-à-dire l’absence de garanties. On évoque le sociofinancement comme une avenue porteuse. 2- Accroître les possibilités de support et de mentorat. Le financement ne règle pas tout. Incubateurs, accélérateurs, regroupements, etc, les jeunes entrepreneurs ressentent un grand besoin d’échanger et d’apprendre de leurs homologues aussi bien que de gens d’affaires plus expérimentés.
3- Promouvoir l’entrepreneuriat comme un choix de carrière. En parler aux étudiants. Présenter les entrepreneurs comme des créateurs d’emplois. Démontrer que la route vers l’innovation est parsemée d’échecs. Qu’échec n’est pas synonyme de fin.
4- Cibler davantage les initiatives : devenus entrepreneurs, les hommes et les femmes n’ont pas les mêmes besoins. Les hommes préfèrent les initiatives reliées à l’éducation et les congés fiscaux alors que les femmes choisissent plutôt les incubateurs et les prêts.
5- Moins de bureaucratie : les systèmes des taxation et les programmes gouvernementaux ne sont pas conçus pour les PME. Ils sont taillés pour les plus entreprises de plus grande taille. Toutefois, même si les jeunes entrepreneurs se sentent mal servis, ils estiment que la situation s’améliore. En fait, ils se montrent moins critiques que les entrepreneurs de plus de 40 ans.
Nouveauté : les jeunes entrepreneurs veulent se rapprocher des grandes entreprises
Près de la moitié ( 46%) des jeunes entrepreneurs qui n’entretiennent pas de lien avec de grandes entreprises prévoient le faire au cours des deux prochaines années. Il s’agit là d’une ouverture importante à la fois de la part des PME et des grandes entreprises. Importante et, surtout, potentiellement rentable de part et d’autre. Cette collaboration aura pour objet l’innovation technologique. Elle pourra adopter une forme aussi souple que du mentorat ou aussi étroite que l’innovation conjointe, le co-investissement ou la co-entreprise.
J'aimerais poser une question à tous les jeunes entrepreneurs qui lisent cette chronique: que pensez-vous des cinq propositions du G20 YEA ? Correspondent-elles à vos priorités ? En ajouteriez-vous d’autres ?
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