BLOGUE. Qu'on se le tienne pour dit, il n'y a pas qu'à Montréal où l'on produit des jeux vidéo au Canada, loin de là.
Samedi soir, à Vancouver, c'était soirée de gala pour la remise des Prix canadiens du jeu vidéo. Une quinzaine de prix ont été remis dans diverses catégories pour des jeux conçus au Canada.
De ces 15 prix, 7 ont ensuite pris l'avion pour Montréal. Cinq doivent se trouver ce matin dans les bureaux d'Eidos Montréal, auteure de Deus Ex: Human Revolution, soit ceux du meilleur jeu de console, du meilleur son, du meilleur design de jeu, du meilleur scénario et du meilleur nouveau personnage.
Les deux autres seront exposés chez Ubisoft Montréal, pour Assassin's Creed: Revelations (Arts visuels) et Your Shape: Fitness Evolved (Meilleure technologie).
Sans trop de surprises, les huit derniers ont été remportés par des studios installés dans les deux autres grandes villes canadiennes, Toronto (5) et Vancouver (3). Il est un peu étonnant que Vancouver, autrefois la Mecque canadienne de l'industrie, vienne au troisième rang, mais les cinq prix torontois appartiennent à un seul jeu, Superbrothers: Sword & Sorcery EP.
Diversité géographique
Diversité géographique
Au-delà des gagnants, ce qui m'intéressait particulièrement, c'est la provenance des nominés. Elle démontre que, tranquillement, l'industrie du jeu vidéo fait sa niche un peu partout au Canada, même à l'extérieur des grandes métropoles.
Ainsi, on trouvait parmi les nominés des studios installés à Québec, Victoria, Saskatoon, Edmonton, Sudbury, Ottawa et Markham.
L'analyse des nominations permet aussi de voir que, même si Montréal a démontré la qualité dont elle est capable en gagnant le plus de prix, il y a peut-être matière à s'inquiéter un tout petit peu. Les géants Eidos et Ubisoft (des entreprises à propriété étrangère) étaient les seuls nominés. Frima, de Québec, a sauvé l'honneur québécois.
En comparaison, on pouvait compter au moins cinq studios de Vancouver (et un autre de Victoria) et sept de la grande région de Toronto (plus deux à Ottawa).
La situation peut s'expliquer par le fait que les grands studios étrangers ont longtemps monopolisé l'attention du talent québécois. Ces grands studios produisent aussi moins de jeux, donc moins de candidats, puisqu'ils se concentrent souvent sur de grands projets à longue échéance. Il a fallu plus de quatre ans à Eidos pour livrer son premier bébé, Deus Ex.
Ailleurs, les gens intéressés à travailler dans le jeu vidéo n'avaient à peu près pas d'autre choix que de mettre sur pied leur propre studio, généralement consacré, financement oblige, à des projets de plus petite envergure. Heureusement, une grappe de studios de ce genre ont été mis sur pied au cours des derniers mois au Québec. En verra-t-on l'effet dès l'an prochain? C'est fort possible.